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Environnement Campagne de publicité pour l'eau du robinet en Ile-de-France

Les 144 communes du Syndicat des eaux d'Ile-de-France lancent le 10 novembre une campagne d'affichage pour réhabiliter l'eau du robinet, supplantée chez le consommateur par les eaux en bouteille.

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"Libre à vous de payer 100 fois plus cher", "Idéale pour ceux qui habitent au 5e étage sans ascenseur", "Quoi de plus écologique que pas d'emballage du tout?" : trois affiches seront apposées dans les gares franciliennes. Elles jouent sur l'humour. L'image montre des bouteilles ressemblant à s'y méprendre à des marques connues d'eaux minérales mais estampillées "eau du robinet".

La consommation des eaux en bouteille (130 litres par an et par habitant) a été multipliée par deux depuis vingt ans.

L'eau du robinet est pourtant 100 fois moins chère. Mais le consommateur doute de sa qualité, en dépit des 80 paramètres contrôlés.

Ainsi, plus de 35 % des clients du Sedif pensent que l'eau du robinet n'est pas bénéfique pour la santé (enquête 2004 de l'Observatoire de la qualité du service public de l'eau).

Les craintes sont en fait principalement liées au goût de l'eau, qui n'a rien à voir avec sa sécurité sanitaire. Premier incriminé, le calcaire, qui n'est pourtant que ... du calcium, que les consommateurs recherchent précisément dans les eaux minérales.

"On sait que les personnes âgées ont de gros besoins en calcium, pour combattre l'ostéoporose : l'eau du robinet peut contribuer à leur en fournir tout à fait naturellement", a souligné mercredi André Santini.

Deuxième facteur de désagrément, le chlore. La teneur en chlore a été légèrement augmentée dans le cadre du plan Vigipirate. Pour supprimer le "goût de chlore", il suffit de placer la carafe quelques heures du réfrigérateur.

Les nitrates, très présents en Bretagne, contribuent également à l'image négative de l'eau du robinet. Leur présence est pourtant très faible dans l'eau francilienne : en moyenne 25 mg par litre, soit moitié moins que la concentration maximale autorisée, et beaucoup moins que dans la plupart des légumes.

Le Sedif, qui alimente 4 millions de franciliens en eau, lance sa campagne davantage pour des raisons d'image que pour enrayer la baisse de la consommation d'eau : l'eau que l'on boit pèse à peine 1 % du total de l'eau distribuée en Ile-de-France.

Les 144 comunes du syndicat espèrent incidemment diminuer les coûts de collecte des plastiques : les bouteilles d'eau représentent "20 000 tonnes de plastique par an soit l'équivalent de deux tours Eiffel", selon André Santini.

La France est le deuxième pays le plus consommateur d'eau en bouteille juste derrière l'Italie, et l'un des principaux exportateurs d'eaux.


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