Login

Fêtes Entre luxe et promos, la consommation de Noël s'annonce cahoteuse

Versatiles et imprévisibles, les consommateurs français guettent les promotions mais se lâchent sur des mets de luxe, anticipent leurs achats de chevreuil mais attendent l'ultime moment pour les jouets, craquent pour l'électronique mais boudent les vêtements.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Dans ce brouillard économique, rares sont les commerçants qui s'avancent à une prévision pour la consommation des fêtes de fin d'année, période qui représente pour beaucoup d'entre eux environ le quart de leur chiffre d'affaires.

Tous espèrent un vrai décollage dans les 10 jours qui viennent, et constatent que leurs clients économisent souvent pour les cadeaux des autres, mais déboursent plus volontiers pour eux-mêmes.

A Rungis par exemple, c'est l'attente. "L'activité est tranquille, plutôt correcte mais la tendance est de plus en plus aux commandes au dernier moment", a expliqué un porte-parole du marché.

"Les commerçants sont inquiets que Noël tombe un vendredi, car les Parisiens risquent de quitter l'Ile-de-France et les restaurateurs et grossistes commanderaient moins. Donc on attend, Rungis est dans les starting-blocks", a-t-il expliqué.

Au contraire, les hypermarchés voient leurs clients acheter plus tôt que d'habitude les produits festifs.

"Ca se présente bien", a commenté le vice-président de Système U Yves Petitpas. "Les gens qui se sont reportés jusque là sur des produits économiques se lâchent d'autant plus pour les produits festifs, pour marquer l'événement", a-t-il déclaré mardi en marge d'un colloque organisé par le magazine LSA.

Même sentiment chez Carrefour, qui a constaté dès fin novembre de premiers achats de produits alimentaires festifs - les consommateurs dégustent déjà du gigot de chevreuil. Mais Carrefour attend les jours qui viennent pour évaluer les "achats d'impulsion" habituels à l'approche des fêtes.

Les réveillons 2004 seront traditionnels, selon les grossistes de Rungis, avec en particulier un grand retour des oies : "je n'ai jamais vu tant d'oies dans les bâtiment", a noté un porte-parole de la Semmaris, la société qui gère le marché de Rungis. Autre vogue, celle des mini-chapons pour trois ou quatre personnes.

Côté jouets, les enseignes constatent toujours un retard des ventes, même si certains articles très à la mode sont déjà "proches de la rupture de stock".

C'est le cas du Robot Sapiens, gros robot articulé noir et blanc, de la "Maison de Charlotte aux Fraises", héroïne des filles, ou encore du numéro un des ventes de la semaine, la console de jeu Playstation 2 relookée, a commenté Eric Le Melinaire, porte-parole de Toys "R" Us.

Ces cadeaux à succès sont plutôt chers, mais les foyers s'y mettent à plusieurs pour les offrir car les consommateurs restent regardants à la dépense et leur panier moyen est "légèrement inférieur" par rapport à l'an passé, a-t-il expliqué.

Ils sont d'ailleurs très sensibles aux promotions, comme en témoigne le succès des remises de -50 % pour un jouet phare par jour proposées par l'enseigne sous forme de bon d'achat.

Quant aux grands magasins, après un mois de novembre correct mais surtout grâce à un samedi supplémentaire par rapport à novembre 2003, ils font un peu grise mine.

Le démarrage des achats de Noël "se passe bien, mais sans plus", "on a fait de meilleurs Noël", a estimé lundi Philippe Lemoine, co-président des Galeries Lafayette. Et comme pour répondre aux réticences des Français à dépenser, il a souligné que les Galeries proposaient des cadeaux à petit prix.


A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement