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Fipronil Occupation de la DGAL, José Bové interpellé puis relâché

PARIS, 26 février 2004 - Le porte-parole de la Confédération paysanne, José Bové, a été interpellé jeudi puis relâché après avoir occupé la Direction générale de l'alimentation (DGAL) pour demander l'interdiction totale des insecticides à base de Fipronil accusés de décimer les abeilles.

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José Bové est ressorti jeudi soir du commissariat du XVe arrondissement après près de trois heures de garde à vue, a-t-on appris de source policière. Le secrétaire national des Verts, Gilles Lemaire, interpellé en même temps, a été libéré un peu plus tard dans la soirée. Le ministère de l'Agriculture a annoncé qu'il portait plainte pour les dégradations causées dans les locaux de la DGAL - une direction du ministère - située rue de Vaugirard dans le XVème arrondissement.

En début d'après-midi, munis de trois ruches, les militants s'étaient introduits, avec deux députés Verts de Paris, Yves Cochet et Martine Billard, ainsi que Gilles Lemaire, dans le bureau du directeur de la DGAL, Thierry Klinger, absent au moment des faits. Ils entendaient protester par cette action contre la décision du ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard d'autoriser l'utilisation des stocks de semences traitées au Fipronil, pour les semis de printemps.

Les militants du syndicat agricole, essentiellement des apiculteurs, ses deux porte-parole, José Bové et Brigitte Allain, ainsi que M. Lemaire, ont été délogés par les CRS vers 17H30, alors que M. Cochet avait déjà quitté les lieux. Mme Billard n'a pas été inquiétée. Le ministère de l'Agriculture a de son côté décidé de porter plainte contre les militants qui se sont introduits "de force" et ont "dégradé" les locaux. Le ministère "porte plainte contre tous les auteurs des dégradations, la justice fera son travail", a précisé un porte-parole du ministère.

Le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a annoncé lundi la suspension de la vente des insecticides à base de Fipronil, en premier lieu le Régent du groupe BASF, tout en autorisant les agriculteurs à utiliser les stocks de semences déjà traitées pour les semis de printemps. "La revendication des apiculteurs et de la Confédération Paysanne est très claire : l'arrêt définitif de l'utilisation du Régent et pas simplement la suspension de sa commercialisation", avait déclaré dans l'après-midi à l'AFP José Bové pour justifier l'occupation de la DGAL.

"Le ministre doit prendre une décision ferme et définitive d'arrêt de l'utilisation du Régent, c'est-à-dire demander le retour dans les entreprises de toutes les semences qui ont été traitées avec du Régent", a-t-il ajouté. "Nous avons trouvé un document émanant du ministère indiquant que le retrait des stocks de semences déjà traitées pour les semis de printemps coûterait beaucoup plus cher que les indemnisations versées en cas de problèmes découlant de l'utilisation de ces produits", a en outre affirmé à l'AFP Brigitte Allain, porte-parole de la Confédération.

La députée Martine Billard a justifié l'occupation de la DGAL par la nécessité de "prendre ses responsabilités. C'est tellement scandaleux de faire semblant de prendre une décision et en fait de ne pas vraiment décider : quand le ministre ne prend pas ses responsabilités, heureusement que des citoyens prennent les leurs", a-t-elle déclaré.

Elle a affirmé que les parlementaires étaient venus "en protection" : "la répression est dure et s'il y a des parlementaires ils n'osent pas taper". Le syndicat agricole avait obtenu le soutien de l'association écologiste Greenpeace-France, pour qui "la décision du ministère (...) est incohérente et fait fi du principe de précaution".


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