Gaucho
Les syndicats de Bayer dénoncent les "mauvaises pratiques apicoles"
par AFPil y a 22 ans2 min de lecture
PARIS, 27 février 2004 - Les syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO de la société Bayer CropScience, qui fabrique l'insecticide Gaucho accusé de décimer les abeilles, ont dénoncé vendredi les "mauvaises pratiques apicoles provoquant une surmortalité des abeilles" qui fait "payer à d'autres ses propres erreurs".
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"En focalisant l'attention sur des produits comme le Régent TS et Le Gaucho, Philippe de Villiers (pourfendeur du Régent et du Gaucho, NDLR) et l'UNAF (Union nationale de l'apiculture française) occultent de mauvaises pratiques apicoles provoquant une surmortalité des abeilles", estiment ces syndicats dans un communiqué commun.
Selon eux, "non seulement les abeilles meurent dans des zones où le Régent TS n'est pas utilisé, mais elles restent en bonne santé notamment en Suisse ou en Italie, où le Régent TS et le Gaucho sont fréquemment utilisés". Ils soulignent que l'apiculure traditionnelle "raisonnée et respectueuse de l'environnement", qui concerne environ 70.000 apiculteurs, est "de plus en plus concurrencée par une apiculture industrielle (environ 3.000 apiculteurs), adepte du rendement à tout prix, de la manipulation génétique et de l'importation d'abeilles asiatiques, d'Afrique ou d'Amérique du Sud".
Cette apiculture "intensive et productiviste, qui fabrique de grandes quantités de miels de tournesol et de colza bas de gamme, accuse sans preuves les produits phytosanitaires d'être toxiques pour les abeilles. Ne cherche-t-elle pas à faire payer à d'autres ses propres erreurs?", s'interrogent-ils. Ils se demandent si la surmortalité des abeilles ne pouvait pas être liée au "stress, à la faim" des abeilles qui subissent des "transhumances forcenées".
"Peut-on nous dire comment ont été importés sur le territoire français des parasites et les maladies qui déciment les ruchers. Peut-on nous dire comment sont combattus ces parasites, avec quelle efficacité et quel impact négatif sur les ruchers?", ajoutent-ils, dénonçant une "pagaille médiatico-politique".