C'est avec un excédent de cacao dans une chocolaterie de Marcq-en-Baroeul (Nord) près de Lille, que tout a débuté en 1954. Pour écouler le surplus, le responsable de la production et le directeur de l'usine Delespaul-Havez décident de le mélanger à du caramel. "La légende veut qu'une des machines se soit déréglée, donnant naissance à un bonbon d'une longueur inhabituelle : le Caram'bar", explique-t-on chez le producteur.
Gardée secrète, la recette du Carambar (qui a perdu son apostrophe en 1977) n'a jamais varié. Sa texture n'est jamais suffisamment molle pour plier la friandise ni suffisamment dure pour la rompre. La taille, elle, est passée de 6,2 à 10 cm avant de se stabiliser à 8 cm.
Le succès de la papillote jaune et magenta est immédiat: le prix de cinq centimes de francs est abordable pour les bourses des enfants, qui peuvent espérer gagner des patins à roulettes ou des petites voitures en collectionnant les "points DH" - pour Delespaul-Havez - apposés sur chaque bonbon.
Ce n'est que 15 ans après sa création, en 1969, que les devinettes, charades et blagues font leur apparition sur l'emballage du bonbon, demandant par exemple au gourmand aux dents collées : "Qu'est-ce qui est petit, jaune et qui fait crac-crac ? Réponse : un poussin qui mange des chips".
Tantôt consternantes, parfois drôles, elles ont pour auteurs les consommateurs, assure Carambar. Un jury interne se charge de les sélectionner. Lors du dernier renouvellement de la gamme de blagues en 2000, 500 blagues et devinettes sur les 2.000 envoyées ont été inscrites sur les emballages avec prénom, âge, ville et initiale du nom de leur auteur, précise-t-il.
Ce ne serait plus le cas pour la nouvelle série en préparation, laisse-t-on entendre sans donner plus de précision chez Cadbury Schweppes, qui a racheté la marque en 1998. Troisième confiserie pour enfant la plus vendue en France, derrière Haribo et Lutti, avec 14,8% du marché, Carambar a réalisé un chiffre d'affaires de 29,7 millions d'euros en 2003, en hausse de 47% depuis 1996. Elle est exportée au Bénélux, au Liban, au Maroc et en Andorre.
Des parfums aux fruits, au nougat, au cola ont été lancés avec succès dès les années 1970. Celui à la réglisse a été un échec, le seul selon le producteur. A la fin des années 1990, Carambar a lancé une nouvelle gamme de barres "piquantes" aux goûts inattendus de citron vert et de cactus. Mais le plus vendu reste l'original, le collant au caramel. |