Les agronomes brésiliens, dont les travaux sont publiés jeudi par la revue scientifique britannique Nature, ont découvert cette variété de caféier, originaire d'Ethiopie, parmi 3.000 plants d'arabica cultivés expérimentalement à Campinas, près de Sao Paulo, dans le cadre d'un programme destiné à réduire le taux de caféine dans le café.
Bien qu'il existe une centaine d'espèces de caféiers, la production de café dans le monde repose sur seulement deux d'entre elles : Coffea arabica et Coffea canephora, alias Robusta. La culture de Coffea arabica, dont les grains sont moins amers, plus aromatisés et qui contiennent de deux à trois fois moins de caféine que Coffea canephora, représente plus des deux tiers de la production mondiale de café. L'an dernier, des scientifiques japonais, dont les travaux avaient également été publiés par Nature, avaient annoncé avoir mis au point des plants génétiquement modifiés de café (Coffea canephora) avec une teneur réduite en caféine.
La demande de café allégé en caféine est croissante, mais le décaféiné "conventionnel", qui s'obtient par des procédés industriels coûteux, est généralement d'un goût médiocre.
Selon Maria Silvarolla et ses collègues de l'Institut de biologie de l'université de Campinas, trois spécimens de plants baptisés AC1, AC2 et AC3 étaient "pratiquement exempts de caféine". L'étape suivante, soulignent-ils, consistera à transférer les gènes de ces trois spécimens sur des variétés plus courantes d'arabica. Ces transferts se feront par des techniques classiques de croisement, et non par des manipulations génétiques, dans le but de produire un café naturellement décaféiné et facile à cultiver, indiquent encore les chercheurs. |