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Santé Le vin à doses modérées bénéfique pour les hypertendus

Une étude française vient de confirmer l'effet bénéfique du vin chez les hommes atteints d'hypertension artérielle : les buveurs modérés de vin présentent un risque de mortalité abaissé de 23 à 37 % par rapport aux abstinents. Pour les Dr Renaud et Guéguen, le vin ne devrait donc pas être contre indiqué chez les hypertendus.

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Une fois n'est pas coutume, une étude française vient d'être récemment rendue publique sur les effets bénéfiques du vin sur la santé, en l'occurrence contre l'hypertension. Alors que le thème vin et santé ne cesse d'alimenter nombre d'études anglo-saxonnes, il s'agit cette fois de chercheurs français, conduits par le Pr Serge Renaud, de l'hôpital Emile-Roux à Limeil-Brévannes, et le Dr. René Guéguen, du centre de médecine préventive de Nancy, qui ont présenté aux derniers entretiens de Bichat une intéressante étude sur la mortalité, l'hypertension et la consommation de vin. Après avoir étudié les données d'examens de santé effectuées au centre de médecine préventive de Nancy sur 36 583 hommes d'âge moyen en bonne santé, les chercheurs sont arrivés à la conclusion qu'une “consommation modérée de vin est associée avec une mortalité toutes causes diminuée chez les hypertendus”.

Pourtant, comme le rappellent le Pr. Renaud et le Dr. Guéguen, “la consommation d'alcool et aussi de vin est classiquement connue pour augmenter la tension artérielle”. Mais dans le même temps, “pour une pression artérielle donnée, le risque de mortalité par maladies cardio-vasculaires est trois fois plus élevé au nord de l'Europe que dans les pays méditerranéens, connus pour leur consommation traditionnelle de vin.” Les chercheurs ont donc cherché à savoir si la consommation de vin ou d'autres boissons alcoolisées pouvaient diminuer le risque de mortalité lié à l'hypertension artérielle. Ils ont donc comparé les abstinents, les buveurs de vin et les buveurs d'autres boissons parmi près de 37 000 hommes âgés de 30 à 59 ans examinés entre 1978 et 1985.

Les résultats sont frappants. Comparés aux abstinents, les buveurs modérés de vin (au-dessous de 60 g d'alcool par jour, soit 4 verres) ont un risque de mortalité toutes causes (et donc pas seulement cardio-vasculaire) réduit de 23 à 37 % selon leur niveau de tension artérielle systolique. “Même pour le quartile tensionnel le plus élevé, considéré comme étant à plus haut risque, les buveurs modérés de vin et seulement eux, ont un risque de mortalité plus bas que les abstinents, écrivent les chercheurs. Aucune réduction significative du risque en relation avec la tension artérielle systolique n'est observée chez les autres buveurs, même modérés.”
Selon le Dr. Serge Renaud, les hypertendus buvant deux à trois verres de vin rouge chaque jour, sans consommer d'autres alcools, présentent un risque de mortalité inférieur de 10 à 20 % par rapport aux autres hypertendus. Le fait que le médecin évoque du vin rouge et non blanc n'est pas innocent : on sait en effet que le vin rouge est plus riche en antioxydants, notamment en polyphénols, comme le resvératrol. L'étude rappelle que cette substance a montré un effet hypotenseur chez des rats hypertendus prédisposés aux accidents vasculaires cérébraux. Cela n'a toutefois pas été démontré chez l'homme.

Reste que “l'effet bénéfique de la consommation modérée de vin sur la mortalité liée à l'hypertension artérielle a désormais été démontrée en France, ainsi qu'en Grande-Bretagne”, rappellent les Drs Renaud et Guéguen. Une récente étude américaine indiquait également que le vin ou la bière à dose modérée réduisait la mortalité cardiovasculaire des hommes hypertendus. Pour les chercheurs français, “il ne faudrait donc pas contre-indiquer le vin” chez les hommes hypertendus d'âge moyen ou les hypertendus âgés déjà buveurs modérés de vin.


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