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Agroalimentaire Les anciens Lustucru d'Arles se battent pour reprendre leur usine fermée

Les anciens salariés qui occupent depuis huit mois l'usine Lustucru d'Arles, fermée depuis la crue du Rhône de décembre 2003, se battent pour y reprendre eux-mêmes une activité dans la filière rizicole.

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"C'est la vie qui reprend le dessus", résume Serge Bonutti, ancien représentant de la CGT, fer de lance d'une lutte de tous les instants depuis l'annonce le 26 mars que le groupe Panzani ne rouvrirait pas l'usine.

De manifestations en tables rondes, jamais les 113 salariés en congé de reclassement n'ont douté de la viabilité de la seule usine de traitement et de conditionnement du riz en France, qu'ils occupent jour et nuit.

Depuis la décision du tribunal des référés de Tarascon (Bouches-du-Rhône) d'autoriser le plan social présenté par le groupe agroalimentaire il y a tout juste un mois, ils ont présenté un projet de redémarrage à la chambre de commerce et d'industrie du pays d'Arles.

Ils espèrent obtenir l'aval des pouvoirs publics pour qu'une société coopérative ouvrière de production (Scop) ouvre à la mi-2005. Les salariés ont opté à une large majorité pour ce statut juridique qui leur permet d'avoir la majorité des voix au conseil d'administration, et à l'entreprise de bénéficier d'avantages fiscaux propres à ce type de structure.

"Il nous faut 13 millions d'euros pour réhabiliter le site, soit la moitié des investissements qu'avait prévus Panzani", soutient Serge Bonutti, en demandant que "les engagements pris par les pouvoirs publics avec le groupe agroalimentaire en avril pour qu'il reprenne l'usine, soient maintenant tenus".

"Nous ne comprendrions pas que ce qui était possible du temps de Panzani ne le soit plus", insiste Serge Bonutti.

Le Département et la Région avaient alors promis des aides à hauteur de 5,5 millions d'euros. Les salariés ont également prévu de réinjecter les 11,7 millions d'euros d'indemnités d'assurances dévolus à Panzani au titre des dommages matériels.

Quant aux effectifs, le business plan a prévu de les ramener à 53 salariés pendant la période de remise en état des silos et des ateliers et de les porter ensuite progressivement à 90 personnes.

Les salariés ont cherché une clientèle du côté des cantines scolaires et municipales. Ils ne désespèrent pas non plus d'obtenir de Panzani de conditionner 10 à 12 000 tonnes de sa production. Mais ce point est sujet à la conclusion d'un accord de fin de conflit qui n'est toujours pas effectif.

"Sur les 290 entreprises d'Arles touchées par les inondations, toutes ont rouvert à part Lustucru et deux ou trois artisans", souligne le maire PCF d'Arles Hervé Schiavetti.

Le pari d'une relance du site est cependant loin d'être gagné. "Une chose est d'être salarié à la production, une autre de diriger une entreprise. Cà ne s'improvise pas", tempère Philippe Hurdebourg, chargé du dossier à la CCI. "Nous aurons un sentiment à peu près définitif d'ici une quinzaine de jours", dit-il, une fois tenue une nouvelle table ronde avec les pouvoirs publics que les salariés attendent.


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