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Pouvoir d'achat Renaud Dutreil accuse le groupe Leclerc de "pure tartuferie" et de "démagogie"

Le Secrétaire d'Etat au Commerce Renaud Dutreil a condamné mercredi 11 février 2004 avec virulence la campagne des Centres E. Leclerc qui dénonce une baisse masquée du pouvoir d'achat des Français, en accusant le groupe de distribution de Michel-Edouard Leclerc de "pure tartuferie" et de "démagogie".

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Les Centres Leclerc organisent actuellement une campagne publicitaire qui, en s'appuyant sur des calculs de l'institut Bipe, affirme que le pouvoir d'achat effectif des consommateurs a baissé en 2003, alors que l'indice INSEE a indiqué une hausse. "Cette campagne surfe sur la démagogie et le populisme, et va chercher les peurs, pour gagner plus d'argent pour ces magasins. C'est un coup avant la campagne électorale", a déclaré M. Dutreil, lors d'une visite d'un magasin du groupe Système U qui lance une campagne de prévention des accidents domestiques.

"Leclerc joue les pompiers-pyromanes, car il critique le système tout en se goinfrant de marges arrière", a-t-il lancé. Les marges arrière sont des sommes versées par les industriels aux distributeurs en échange d'avantages commerciaux souvent fictifs, qui renchérissent le prix final au consommateur. "D'autant que mon administration a trouvé des infractions, des fausses coopérations commerciales, chez qui vous savez", a-t-il révélé. "Leclerc ne peut pas critiquer le système et se repaître de ce système", a-t-il insisté.

"Il dit qu'il ne peut pas baisser les prix: puisqu'il peut restituer des avantages au consommateurs avec les coupons, il n'a qu'à faire des supers coupons. Son discours est contradictoire", a-t-il ajouté. M. Dutreil a cependant noté qu'"il est vrai qu'il existe un problème d'inflation perçue par le consommateur, lié à l'entrée dans l'euro, à la hausse des prix des produits frais suite aux effets climatiques et à une hausse atypique des produits alimentaires de marques".

Evoquant le problème des marges arrière, M. Dutreil a précisé qu'il établira "dans deux mois" un bilan de la circulaire qu'il a publiée l'an dernier sur ce sujet, au vu des résultats des négociations en cours entre les distributeurs et leurs fournisseurs pour 2004. "Nous avons des échos contradictoires des négociations, certains disent qu'il y a une baisse des marges arrière, d'autres une hausse de 1 point ou de 1,2 point. Jusqu'à présent, il y a eu un consensus tacite pour ne pas se lancer dans la concurrence, dans la différenciation des tarifs. La circulaire a ouvert cette possibilité, mais il faut du temps pour sortir de ce confort des marges arrière", a-t-il conclu.


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