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OMC Les espoirs de relancer les négociations vendredi 14 restent modérés

PARIS, 13 mai 2004 - Les ministres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont affiché jeudi 13 mai l'espoir de débloquer le cycle de négociations de Doha vendredi à Paris, mais des doutes subsistent de toutes parts sur la volonté de chacun de faire les compromis nécessaires, notamment dans l'agriculture.

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"J'ai l'impression dans mes discussions avec les autres ministres qu'il y a beaucoup d'optimisme et qu'on va accomplir quelque chose. Il y a assurément de la volonté politique", a déclaré jeudi à l'AFP le ministre canadien du Commerce international, Jim Peterson, alors qu'une trentaine de ministres doivent tenter de relancer vendredi le cycle de négociations en cours à l'OMC, à l'arrêt depuis l'échec de la conférence de Cancun (Mexique) en septembre dernier.

Lundi, au nom de l'Union européenne, la Commission de Bruxelles avait fait un geste pour tenter de relancer le processus en offrant de mettre sur la table la suppression des subventions aux exportations agricoles, répondant ainsi à une demande pressante des pays en développement. Mais elle exige des concessions réciproques des autres grands acteurs de la négociation que sont les Etats-Unis et les grands pays émergents du G20.

"L'UE accepte finalement de négocier", s'est réjoui le négociateur américain au Commerce, Robert Zoellick. "C'est un grand premier pas pour le cycle" de négociations, a-t-il dit. Néanmoins la France, première puissance agricole de l'UE, et première bénéficiaire des aides de l'Europe en la matière, a réitéré jeudi ses réserves et maintient ses distances avec les propositions des commissaires européens Pascal Lamy et Franz Fischler.

"Je ne vois pas où il est écrit qu'il faut conclure avant l'été", a lancé Hervé Gaymard, le ministre de l'Agriculture. Le président français Jacques Chirac a fait savoir de son côté qu'il était "réservé", et des agriculteurs doivent manifester vendredi à Paris.\n Du côté du G20, qui regroupe notamment l'Inde, le Brésil et la Chine, le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a relevé "quelques signes positifs" dans les dernières déclarations européennes.

Mais le ministre argentin du Commerce international, Rafael Bielsa, a souligné que "le problème est toujours dans le domaine agricole, où nous attendons que l'Union européenne et les Etats-Unis fassent un geste", notamment en réduisant leurs subventions agricoles. "Ce sont eux les protectionnistes", a ajouté M. Bielsa, qui s'exprimait jeudi soir à la sortie d'une rencontre des pays du G20.

"Demain, nous pourrons peut-être avoir une idée plus claire des propositions américaines et européennes, et voir s'il est possible d'avoir un cadre général de négociations d'ici à juillet prochain, notamment sur l'agriculture, car si nous ne bougeons pas sur ce dossier, tout sera bloqué", a-t-il ajouté. De son côté, l'Américain Robert Zoellick a estimé au contraire jeudi que son pays avait fait les propositions nécessaires pour relancer les négociations, et que c'étaient aux pays émergents les plus développés, et donc au G20, de faire un pas avant, notamment en baissant leurs droits de douane industriels.

La réunion "mini-ministérielle" de l'OMC, qui se déroule en marge d'une réunion ministérielle de l'OCDE, ainsi que les nombreuses rencontres bilatérales qui l'entourent, visent à faire redémarrer d'ici juillet le cycle de négociation dit "du développement" lancé en novembre 2001 à Doha (Qatar). L'objectif est de trouver avant fin juillet les grandes lignes d'un compromis, afin de parvenir avant la fin 2004 à un accord précis et chiffré sur ce nouveau cycle de libéralisation du commerce mondial.


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