OMC
Peu d'avancées sur le plan technique pour le cycle de Doha selon Pascal Lamy
par AFPil y a 21 ans2 min de lecture
SAO PAULO, 14 juin (AFP) - Le commissaire européen au commerce, Pascal Lamy, qui s'est réuni dimanche à Sao Paulo avec ses homologues des Etats-Unis, d'Inde, d'Australie et du Brésil (GN5) a perçu des avancées sur le plan politique mais pas au niveau technique pour débloquer d'ici juillet le cycle de Doha de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
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QUESTION - Est-on allé plus loin que la "détermination politique" dans la réunion de dimanche avec le "GN5"? REPONSE - Sur le paquet agricole, le temps des jeux tactiques, pour voir ce que le voisin met sur la table, s'efface derrière un compromis équilibré. S'il n'y avait pas la grosse machine qu'est l'OMC, on resterait enfermé à 3 ou 4 et cela irait évidemment plus vite car les difficultés arrivent au niveau technique. L'idée est qu'on va aller, dans chacun des trois volets (les soutiens à l'exportation qui doivent disparaitre, l'appui interne qui conduit à la distorsion du commerce et l'accès aux marchés amélioré de façon significative) vers le même degré d'engagement. On a mis sur la table parallélisme et équivalence sous conditionnalité du point de vue politique et ils (les pays qui ne sont pas de l'UE) ont accepté du point de vue politique, c'est la bonne nouvelle. Mais la négociation est épouvantablement technique et au final, il faut peser des choux et des carottes. Cela a avancé au niveau politique mais pas au niveau technique.
Q - Pouvez-vous mieux expliquer les concepts de parallélisme et équivalence? R - Quand je dis qu'ils ont accepté le parallélisme et l'équivalence c'est qu'ils ont accepté le même principe qui régit les négociations de désarmement par exemple. Combien vaut un missile de tel type, de telle puissance que je peux abandonner contre tel autre type d'arme? Et à la fin on a désarmé de la même manière. Ici cela se traduit en terme techniques, en chiffres. La détermination politique existe: mais maintenant, il faut mettre des chiffres, X,Y,Z et les chiffres ne viendront qu'à la fin des négociations, à Doha, fin juillet.
Q - Avez-vous senti que le G-20 (des pays émergents qui réclament la fin des subventions agricoles des pays riches) est vraiment uni? R - C'est un club très agressif. Le Brésil au niveau des exportations et l'Inde pour les importations, notamment. Ils ont compris qu'ils avaient plus de force en s'organisant comme un syndicat, même s'ils sont différents entre eux, et ils vont jouer là-dessus.