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OMC L'Ocab veut une protection tarifaire pour la banane ivoirienne

ABIDJAN, 12 juil 2004 - Les producteurs ivoiriens de bananes, membre du groupe des pays ACP (Afrique-Caraïbe-Pacifique), ont demandé lundi à Abidjan au G90 d'insister sur la protection tarifaire de leur production avant la libéralisation du marché européen de la banane prévue pour 2006.

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"La seule protection serait l'imposition d'une taxe d'entrée sur le marché européen pour les bananes qui ne seront pas d'origine ACP ou communautaire, notamment les bananes dollar (celles produites dans les pays d'Amérique latine)", a souhaité Emile Nanga, vice-président de l'Organisation centrale des producteurs et exportateurs d'ananas et de bananes (Ocab). "Selon le montant de cette taxe, nos bananes seront plus ou moins compétitives parce que les coûts de production en Amérique latine sont plus bas que les nôtres", a ajouté M. Nanga, souhaitant que la "taxe soit fixée à 250 dollars la tonne. "En aucun cas, elle ne devra descendre en dessous de 220 dollars la tonne", a-t-il insisté.

La rencontre du G90, groupe rassemblant les pays de l'Union africaine, ACP et les Pays les moins avancés, devait s'ouvrir lundi à Grand Baie, au nord de Maurice. Mardi, la rencontre du G90, qui se tiendra au niveau ministériel, fixera la position des pays dits "pauvres" dans les négociations de l'OMC, plus particulièrement pour le cycle de Doha (Qatar), entamé en 2001 et qui doit théoriquement s'achever fin 2004.

L'imposition d'un taux de douane élevé aux "bananes dollar" a été une question longtemps soulevée par les pays ACP qui ont, en retour, obtenu de l'Union européenne un Programme d'aide financière et technique (ATF) afin de réduire les coûts de production. Cependant, les planteurs ivoiriens dénoncent les retards mis dans les décaissements de ces ATF, qui mettent en difficulté leurs outils de production.

"Nous sommes à la veille de la libéralisation, les investissements prévus n'ont pu être réalisés, les plantations sont en difficulté", a expliqué, M. Nanga. "Même si le décaissement s'opérait maintenant il serait difficile de rattraper le retard pris. Nous sommes doublement fondés à demander une protection tarifaire, en attendant l'obtention des ATF", a-t-il conclu. La filière banane de Côte d'Ivoire, dont la production globale s'élève à 300.000 tonnes, représente 3% du PIB du pays.


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