Dans une lettre adressée au président du Mouvement pour la France (MPF) Philippe de Villiers, le ministre affirme qu'il "n'envisage pas de revenir" sur l'interdiction de cet insecticide, "aucun élément scientifique nouveau n'ayant été versé au dossier", indique-t-on au ministère.
Dans un communiqué, Philippe de Villiers assure que "fort de cette assurance", il "n'entend pas en rester là" et demande "que l'abeille rejoigne la liste officielle des insectes qui doivent être protégés".
Il réclamera également, lors d'un entretien qu'il devrait avoir avec le ministre, "la juste indemnisation due aux victimes d'une catastrophe phytosanitaire qui, après avoir ruiné toute une filière, menace bel et bien la santé publique".
Le 19 janvier dernier, Emmanuel Butstraen, le PDG de BASF Agro, avait demandé au gouvernement d'autoriser à nouveau le Régent TS, que cette filiale du groupe allemand BASF produit, considèrant que "le principe de précaution a été trop loin".
Bayer CropScience France, propriétaire de cet insecticide de juin 2002 à mars 2003 et BASF Agro, son actuel propriétaire, ont été mis en examen par le juge Jean Guary à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) en février 2004, notamment pour "mise en vente de produits agricoles toxiques nuisibles à la santé de l'homme ou de l'animal".
Le ministre de l'Agriculture de l'époque Hervé Gaymard avait annoncé au même moment la suspension de l'autorisation de commercialisation des insecticides à base de fipronil.
Selon les apiculteurs, ces produits d'enrobage des semences - à base de fipronil - contaminent le pollen des fleurs et agissent comme des neurotoxiques sur les abeilles qui viennent butiner. |