Bordelais
Emprunt pour arrachage et fonds de solidarité pour distillation
par AFPil y a 21 ans2 min de lecture
Le Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), qui réunit viticulteurs et négociants bordelais, a annoncé jeudi 17 février, son intention de lancer un emprunt pour abonder les primes à l'arrachage et de créer un "Fonds de solidarité" pour aider la distillation afin de juguler la crise de la filière.
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"Tant qu'on n'aura pas réglé le problème de la surproduction, on aura du mal à lutter contre la chute des prix, c'est pourquoi il faut restructurer le vignoble", réduire la production et éliminer les stocks excédentaires, a déclaré le président du CIVB Christian Delpeuch au cours d'une conférence de presse.
Le but est à terme d'arracher 8 000 à 10 000 ha de vignes dans le Bordelais et de distiller 500 000 hL de vin, a-t-il indiqué.
Pour encourager l'arrachage, l'idée est d'augmenter les 6 300 euros/ha de primes européennes à environ 12 000 euros/ha, grâce à un abondement.
Les représentants du CIVB ont obtenu jeudi le feu vert du ministère de l'Agriculture pour une prise en charge locale de la restructuration et pour le lancement de l'emprunt qui sera cautionné par l'Etat à hauteur de 60 millions d'euros, a affirmé Christian Delpeuch.
Pour la distillation, l'idée est de doubler les aides de Bruxelles. Le différentiel serait financé en autorisant les viticulteurs qui le désirent à dépasser les quotas de vente, actuellement fixés à 50 hl/ha, en taxant le fruit de leur vente pour alimenter un "fonds de solidarité".
Parallèlement, le ministère de l'Agriculture a accepté le principe de la création éventuelle d'un vin de pays sur une zone large, a indiqué Christian Delpeuch. Un projet en ce sens va être élaboré par le Comité régional des vins d'Aquitaine (CRVA), avec l'aide du négoce "qui connaît le marché", a-t-il ajouté en précisant que la zone de ce "vin de pays" et son nom restaient encore à définir.
Le "Plan Bordeaux" présenté jeudi par le CIVB au ministère de l'Agriculture plaide aussi en faveur d'une "décentralisation" et d'une "déconcentration" des décisions, notamment pour les conditions de production des AOC bordelaises. A ce sujet, le ministère n'est pas opposé à ce que les syndicats viticoles prennent en charge le classement et le déclassement des parcelles sur leur terroir, ce qui permettrait un fonctionnement "plus souple", a affirmé Christian Delpeuch.
Le système d'abondement proposé par les Bordelais pour l'arrachage et la distillation exige encore un accord de la Commission européenne, tandis que la garantie promise par l'Etat pour l'emprunt destiné à encourager l'arrachage doit encore être inscrite dans une loi des Finances.