Cartographie Un outil indispensable
En quelques années, la cartographie s’est imposée comme un allié puissant de l’agriculteur dans les exploitations. Le point sur ses différents usages courants et à venir avec Philippe Bertrand, spécialiste du dossier chez Cogedis.
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La déclaration Pac graphique est rentrée dans les mœurs. Y a-t-il quelque chose de nouveau en 2005 ? Quelles sont les démarches à accomplir pour l'agriculteur ?
Les agriculteurs ont dessiné leurs îlots sur les registres parcellaires graphiques. Ils ont donc pour la première fois pu se familiariser avec le nouveau support qu'est la photo aérienne ou ortho-photo. Ils ont pu constater les changements conséquents du passage du registre cadastral à un support graphique. Pour 2005, les agriculteurs réalisant du gel doivent positionner un couvert environnemental sur leur exploitation. Ils doivent également créer une nouvelle catégorie de prairie : les prairies permanentes artificielles (PPA). Dans les zones vulnérables, comme en Bretagne, le plan de fumure et le cahier de fertilisation sont obligatoires. Localiser son couvert environnemental ou ses prairies sur une carte permet de rassurer l'exploitant en cas de contrôle par exemple. De plus, les logiciels de cartographie calculent automatiquement les surfaces et permettent donc de confronter la réalité du terrain (basée sur les photos aériennes) et la déclaration Pac.
Quelles sont les autres utilités de la cartographie informatisée dans une exploitation agricole ?
La cartographie apporte un confort de travail et donne une vision globale de l'exploitation. Elle permet surtout à l'exploitant de travailler avec des surfaces exactes et les mêmes valeurs que l'administration, puisque les îlots Pac graphiques sont utilisés en tant que tels par les DDAF. Ils constituent donc une base pour la réalisation de tout dossier par l'exploitant.
N’y a-t-il pas un risque d’incohérence entre plusieurs dossiers cartographiques dans une même exploitation ?
La réforme de la Pac, avec son volet éco-conditionnalité regroupe de nombreuses réglementations. A partir de maintenant, tous les dossiers réalisés par un exploitant sont liés entre eux. Ils doivent effectivement être cohérents. De plus, un contrôleur venant sur l'exploitation pour un contrôle Pac pourra vérifier le Plan prévisionnel de fumure et le cahier de fertilisation. On voit bien le lien très fort entre les documents et les risques d'incohérence qui existent notamment si les dossiers sont réalisés par plusieurs prestataires.
Considérez-vous que cet outil est bien valorisé par la majorité des agriculteurs ?
Non, la mise en place de la cartographie n'en est qu'à ses débuts. Quoi de plus intéressant pour un agriculteur de pouvoir visualiser son assolement exact sur les photos de ses parcelles plutôt que sur le cadastre ? Les applications déclinées peuvent être nombreuses car la cartographie est liée à un SIG (système d'information géographique) et le logiciel peut générer autant de "couches" d'information que souhaite l'agriculteur. On pourrait également visualiser les rotations du pâturage, l'irrigation, la fertilisation, etc. C’est une nouvelle méthode de travail à laquelle les agriculteurs ont tout intérêt à s’adapter.
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