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Expérimentation OGM La France autorise onze nouveaux types d'essais en plein champ

Le ministère français de l'Agriculture a délivré onze nouvelles autorisations de tests en plein champ pour des maïs génétiquement modifiés, qui seront cultivés sur environ 60 nouvelles parcelles en France, a-t-on appris vendredi auprès du ministère.

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La liste définitive des communes choisies pour réaliser ces essais sera disponible dans quelques jours, après confirmation par les entreprises demandeuses, a précisé le ministère.

 

Elle sera affichée à la mairie des communes concernées. Les autorisations 2005 ont été délivrées aux sociétés Biogemma, Pioneer Genetique et Meristem, pour des maïs transgéniques qui incorporent des gènes utiles soit à la santé humaine (production d'anticorps utilisés pour traiter certains cancers), soit à la production agricole (résistance à certains herbicides, à des insectes, à un antibiotique, au manque d'eau...).

 

Ces autorisations porteront à "environ une centaine" le nombre total de parcelles où des OGM (organismes génétiquement modifiés) seront cultivés en plein champ, a ajouté le ministère, qui a déjà autorisé depuis 2002 environ une trentaine d'essais en plein champ sur des bases souvent pluri-annuelles. Le ministère poursuit ainsi le programme d'essais d'OGM en plein champ en France, malgré l'opposition de certains élus, les commandos de destruction de parcelles organisés par des militants anti-OGM et la demande d'un arrêt des essais par une mission parlementaire mi-avril.

 

Depuis des mois, plusieurs syndicats et associations, dont la Confédération paysanne, se baptisant "faucheurs volontaires", ont détruit des essais d'OGM: sur 48 sites d'essais conduits en 2004, 27 ont été détruits, selon le ministère de l'Agriculture. José Bové, l'un des leaders du mouvement, a averti en avril que "si les ministres compétents n'instaurent pas un moratoire sur les essais en plein champ dès 2005, les faucheurs volontaires repasseront à l'action le 18 juin".

 

Un certain nombre de maires ont tenté en vain de bloquer des essais sur leur commune en adoptant des arrêtés anti-OGM, qui ont été annulés en début d'année par les tribunaux administratifs. Mi-avril, une mission parlementaire sur les OGM avait approuvé les essais d'OGM en plein champ mais à condition d'en renforcer les contrôles, et réclamé une "pause" des essais en 2005, le temps de renforcer la législation et de mettre en place un "Conseil des biotechnologies".

 

Le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau et celui de la Recherche François d'Aubert avaient alors promis de "fixer un cadre national clair" sur les enjeux des OGM et de transposer les directives communautaires applicables.

 

Les tests d'OGM en plein champ sont réalisés à l'air libre avec certaines précautions, notamment une distance de 400 mètres des cultures environnantes destinée à éviter la dissémination par le pollen, par exemple. Ce sont les entreprises de recherche génétique qui proposent à des agriculteurs de cultiver des variétés transgéniques sur leurs parcelles.

 

Le ministère recueille l'avis de la Commission du génie biomoléculaire et de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, consulte le public et informe les maires, qui n'ont pas de droit de veto. Comme en 2004, la consultation du public pour les autorisations 2005 a recueilli environ 2.500 courriers électroniques très largement anti-OGM.

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