OGM Le Puy-de-Dôme, plus grand champ d'OGM de France
Vingt-cinq hectares de maïs transgénique, soit près de la moitié des cultures génétiquement modifiées de France, vont être cultivés dans le Puy-de-Dôme, faisant du département le plus grand champ d'OGM de France, ce qui suscite inquiétude ou fierté dans la plaine de la Limagne.
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Le laboratoire Meristem Therapeutics, qui travaille à la production de lipase gastrique, destinée à tenter de soulager les patients atteints de mucovicidose, a été autorisé à faire des essais de production d'OGM sur vingt hectares, à Issoire et dans quatre communes proches. "J'ai pris cela comme un coup de poing dans la figure", raconte Max Thomas, maire socialiste de Nonette (290 habitants), où vont être cultivés six hectares de maïs transgénique.
Un fonctionnaire de la Direction régionale de l'Agriculture et de la Forêt lui a rendu visite : "Il m'a dit en gros que je n'avais rien à dire, et il a refusé de m'indiquer où se trouvait la parcelle concernée", poursuit le maire. Il y a quelques jours, il a organisé une réunion dans sa mairie. A sa gauche, le patron de Meristem Therapeutics, à sa droite un militant anti-OGM. En face, 80 habitants du village.
"Nous fabriquons des médicaments pour soigner les gens. Il est évident que si on nous apportait la preuve qu'au lieu de faire du bien on fait du mal, on arrêterait immédiatement", a dit Jean-Claude Rohmer, président du directoire de Mersitem Therapeutics. "Nous ne sommes pas contre la recherche OGM mais contre les OGM en plein champ qui vont fatalement se disséminer", a répliqué Yves Reverseau, "faucheur volontaire", conseiller municipal Vert de Clermont-Ferrand et membre du Collectif OGM-63.
Les questions ont porté sur le choix des parcelles, les précautions prises ou la contamination de la nappe phréatique. "Il ne faut pas diaboliser la génétique", a répondu Jean-Claude Rohmer. Debout au fond de la salle, se tient incognito l'agriculteur qui va cultiver le maïs OGM. "Je suis fier de cultiver des OGM", expliquera-t-il plus tard, dans sa ferme, à l'écart du village. La parcelle, ensemencée ces jours-ci, est juste devant chez lui, entourée de champs de blé et de tournesol. "Je ne suis pas du tout inquiet. Où sont les risques ? Personne, pour l'instant, n'a prouvé qu'il y en ait, dit-il en souhaitant garder l'anonymat.
Comme 600 autres agriculteurs auvergnats, et tous ceux qui vont cultiver des OGM, il est adhérent de la coopérative Limagrain, premier semencier européen, installé à Chappes (Puy-de-Dôme). Il élève, sur cent hectares, des semences sélectionnées par Limagrain, qui lui rachète sa récolte. Limagrain détient 18% des parts de Méristem. Biogemma, l'autre société qui fait cultiver des OGM dans le département, est une filiale du semencier. Pour Pierre Pagesse, président de Limagrain, "3 à 4% des anti-OGM sont des anarchistes qu'on ne convaincra pas. Tous les autres, on leur a mal expliqué, il y a un vrai marché de la peur". "Si on continue, on devra acheter de la technologie américaine pour cultiver nos champs", met-il en garde.
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