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OGM Des chercheurs alsaciens autorisés à cultiver des plants de vigne OGM

L'Institut national de la recherche agronomique (INRA) de Colmar va débuter en septembre la culture expérimentale de 70 plants de vigne génétiquement modifiés, dans le cadre de recherches contre une maladie de la vigne très destructrice, le court-noué, a-t-on appris vendredi auprès de son président Jean Masson.

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"Nous avons obtenu cette semaine l'autorisation du ministre de l'Agriculture et nous commencerons en septembre cet essai qui doit durer quatre ans", a précisé M. Masson à l'AFP. Les 70 plants expérimentaux seront cultivés à proximité immédiate de l'INRA à Colmar, à environ 2 km des premières vignes, dans une terre provenant d'une parcelle atteinte de la maladie, mais qui sera isolée du sous-sol par une bâche. L'essai ne vise "en aucune manière" à produire du vin OGM, assure le président de l'institut de recherche.

"Pour rassurer les opposants au projet, qui craignent la dissémination des OGM, et bien que ce ne soit en fait pas nécessaire, nous nous sommes engagés à détruire les fleurs dès qu'elles apparaîtront. Nous ne produirons donc ni raisin, ni vin, dans le cadre de cette expérience", a-t-il dit. Le virus du court-noué, qui peut largement affecter les récoltes, est propagée par des vers qui prospèrent sur la racine des ceps.

Actuellement, faute de produits capables d'éradiquer le virus, les viticulteurs s'attaquent à ces vers, à l'aide d'un insecticide particulièrement toxique. Les recherches menées à Colmar visent à mettre au point une plante directement résistante au virus. "Le pied de vigne lui même ne sera pas un OGM, car un pied de vigne se compose de deux végétaux distincts, greffés l'un à l'autre. Seule la partie inférieure de la plante (le porte-greffe) sera OGM.

La partie supérieure, appelée à produire du raisin, sera rigoureusement normale", selon l'INRA. Pour limiter le risque que cette expérience porte atteinte à l'image des vins d'Alsace, le cépage cultivé sera un "pinot meunier", reconnaissable à ses feuilles blanchâtres, et qui n'est pas cultivé en Alsace.

Cette précaution ne satisfait toutefois pas les producteurs de vins d'Alsace, qui ont été régulièrement consultés depuis deux ans sur les modalités de mise en oeuvre de l'expérience. "Il y a risque pour notre image, un risque d'amalgame. On aurait préféré que cette expérience ait lieu ailleurs, loin de toute culture AOC", a indiqué à l'AFP Gérard Boesch, président de l'Association des viticulteurs alsaciens (AVA), qui regroupe environ 4.000 des 4.800 producteurs de la région.

De son côté la Confédération paysanne a salué dans un communiqué la "transparence" de l'INRA, mais a également rappelé son opposition au projet. Ces essais devraient avoir lieu "en milieu confiné et en tout état de cause à l'écart de tout vignoble", a plaidé le syndicat agricole, qui appelle le ministre de l'Agriculture à revenir sur son autorisation.

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