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Agriculture Progrès dans les négociations OMC en Chine (Fischer-Boel)

Les négociations sur la libéralisation du commerce agricole ont progressé mardi à Dalian (Chine), a estimé la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer-Boel, qui s'est félicitée d'une proposition de réduction des droits de douane émanant des pays émergents du G20.

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"Je pense que les choses ont véritablement avancé aujourd'hui", a déclaré Mme Fischer-Boel, dans un communiqué reçu à Genève, siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). "Nous nous félicitons de la proposition du G20 sur l'accès aux marchés, qui est une très bonne base pour la suite du travail". La commissaire européenne participe à la réunion de 32 ministres de pays membres de l'OMC dans la cité balnéaire de Dalian, dans le nord-est de la Chine.

Cette réunion vise à débloquer les négociations du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial, qui butent largement sur le dossier agricole: les pays pauvres, emmenés par le G20, réclament la fin des subventions des pays riches et un meilleur accès à leur marché. Les pays du Nord exigent en échange un meilleur accès de leur services et de leurs produits industriels sur les marchés des pays en développement. L'architecture de l'accord doit être approuvée en décembre prochain lors de la conférence ministérielle de l'OMC à Hong Kong et le cycle bouclé fin 2006.

L'organisation Oxfam, qui défend les pays pauvres, s'est félicitée des progrès enregistrés à Dalian et a indiqué dans un communiqué que les Etats-Unis et le Japon avaient également accepté de négocier sur la base de la proposition du G20. Le G20, qui réunit une vingtaine de pays émergents comme la Chine, le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud, a proposé une "formule" de réduction des droits de douane différenciée entre pays développés et en développement.

Les 148 pays membres de l'OMC se sont déjà mis d'accord sur une formule de répartition des droits de douane par "tranches", aux termes de laquelle les tarifs les plus élevés feraient l'objet des réductions les plus fortes. Le G20 propose de répartir les droits de douane des pays pauvres en quatre tranches contre cinq pour les pays riches, afin d'accroître la progressivité sur ces derniers. Le groupement propose aussi de mettre en place un "plafond" de 100% pour les droits de douane des pays développés et de 150% pour les pays en développement. Au bout du compte, les réductions des droits de douane appliquées par les pays du Sud ne représenteraient que les deux-tiers de celles des pays du Nord, selon le texte de la proposition.

Dans son communiqué, Mme Fischer-Boel a indiqué que Bruxelles préférait une formule avec trois tranches. Mais à propos de la réduction des soutiens internes aux agriculteurs, elle a précisé que l'UE acceptait d'être classée dans la tranche supérieure, le Japon et les Etats-Unis étant dans la deuxième tranche. Visant implicitement Washington, elle a jugé "vital" que tous les pays développés participent au processus de réforme des soutiens internes, à l'instar de la réforme de la Politique agricole commune (PAC). Elle a rappelé que Bruxelles acceptait l'élimination des subventions à l'exportation mais appelé à des "engagements équivalents" de la part de tous. L'UE réclame ainsi la disparition des crédits à l'exportation versés par les Etats-Unis à leurs agriculteurs.

La Suisse, qui fait partie des pays du G10 importateurs nets de produits agricoles, a émis "de sérieuses réserves" sur la proposition du G20, craignant une ouverture trop grande de son marché. Le ministre des Finances Joseph Deiss a déclaré à l'agence suisse ATS qu'il était "fermement opposé" à la notion de plafonnement des droits de douane.

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