Sécheressse "Pas de préoccupation sur le plan national" (Chirac)

"Il n'y a pas de préoccupation particulière sur le plan national, pour le moment, ni pour l'eau potable, ni pour l'industrie ou la production énergétique", a déclaré le chef de l'Etat en ouvrant une réunion à la préfecture de Charente-Maritime sur la sécheresse dans le département. Le chef de l'Etat a cependant souligné devant la presse à l'issue de la réunion qu'"il y a une vigilance qui doit être renforcée quant à l'utilisation de l'eau".

L'eau "doit être traitée avec un peu plus de respect qu'on ne le fait aujourd'hui", a souligné M. Chirac. "Je demande à chacun d'avoir conscience de cette situation et de faire un effort pour limiter une utilisation abusive et non nécessaire de l'eau", a-t-il ajouté. "Je demande aux Français de rester mobilisés pour diminuer la consommation d'eau, non seulement en respectant les instructions parfois contraignantes, élaborées par les préfets, mais également en prenant conscience d'une culture d'économie de l'eau qui de plus en plus s'imposera dans l'avenir et qui exige ces gestes citoyens" pour maîtriser la consommation, a déclaré M. Chirac à la presse.

Il a également demandé aux agriculteurs et aux entreprises d'être "extrêmement attentifs aux instructions des pouvoirs publics pendant cette période pour ce qui concerne l'utilisation de l'eau et les rejets qui peuvent avoir des conséquences graves notamment en matière d'environnement".

La sécheresse touche la plus grande partie du pays, en particulier la moitié ouest, le nord du bassin parisien, ainsi que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Mais "l'absence de réserves en eau peut n'avoir que des conséquences limitées sur les productions agricoles si des pluies permettent, en surface, de compenser un fort déficit en eau des nappes et des rivières", selon l'Elysée. Le niveau des nappes souterraines et des cours d'eau continue de baisser, ce qui nécessite un élargissement et un renforcement des mesures de limitations de l'usage de l'eau, en vigueur dans 50 départements, selon la présidence.

Plus précoce que les années précédentes, la sécheresse a cependant permis aux agriculteurs de mieux anticiper les risques de pénuries d'eau, en réduisant les surfaces des cultures fortes consommatrices, les surfaces de maïs ayant notamment été réduites de presque 10%.