Nestlé-Marseille Le tribunal ordonne le redémarrage de la production
Le tribunal de grande instance (TGI) de Marseille, saisi en référé, a ordonné mercredi le redémarrage de la production de l'usine Nestlé de Saint-Menet, ce qui va être fait "dès le 5 septembre", a-t-on appris auprès de la direction de Nestlé-France.
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Celle-ci a précisé dans un communiqué qu'elle se réservait toutefois le droit de faire appel de cette décision.
Le tribunal des référés avait été saisi lundi par la direction d'une "requête en interprétation" d'un jugement du 4 juillet ordonnant la remise en état de marche du site qui emploie 427 salariés. Pour les syndicats, cela impliquait la reprise de la production industrielle, alors que pour la direction, il s'agissait simplement de rétablir le système informatique, l'approvisionnement en énergie et la gestion des matières premières.
"La production effective aura lieu dès le lundi 5 septembre", après le nettoyage des installations, des essais sur la sécurité et le fonctionnement des équipements et une réunion d'information du personnel le 29 août, a précisé la direction. Du côté des responsables syndicaux, l'heure est à la satisfaction mais aussi à la vigilance. "Nous sommes très satisfaits que le juge ait confirmé notre lecture de la décision du 4 juillet", a déclaré à l'AFP Joël Budanic, représentant syndical CGT au CCE. "Nous serons aussi très vigilants sur l'application de cette décision et ferons attention aux coups tordus auxquels nous sommes habitués", a-t-il ajouté.
Le responsable syndical a lancé un appel aux autorités de Nestlé à Vevey en Suisse pour qu'elles lèvent leur veto à tout projet de reprise industrielle sur le site, qui reste la "priorité" des salariés. Ceux-ci se réuniront en assemblée générale le 1er septembre. La direction a rappelé que l'usine était "engagée dans un processus de fermeture" et qu'elle avait déjà présenté les mesures sociales d'accompagnement. Selon elle, 418 salariés sont concernés par un projet de réorganisation qui prévoit le regroupement des activités de production du café sur le site de Dieppe (Seine-maritime) et sur d'autres sites en Europe pour le chocolat.
Le PDG du groupe Nestlé-France Andreas Schlapfer avait annoncé fin mai 2004 son intention de fermer en juin 2005 l'usine de Marseille, invoquant la perte importante de parts de marché à l'export et "un manque de compétitivité structurel". Le 24 juin, la direction a décidé d'arrêter la production de l'usine de Saint-Menet, après le feu vert du TGI autorisant la poursuite de la procédure conduisant à la fermeture définitive du site le 30 juin. Protestant contre cet arrêt, les salariés avaient décidé d'occuper leur usine. Le 4 juillet, le TGI ordonnait l'évacuation de l'usine - effective dès le 5 - mais il condamnait aussi l'entreprise à "rétablir le fonctionnement normal" de l'établissement tant que la consultation des salariés n'était pas été menée à bien.
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