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Congrès du maïs La filière maïs pleine d'espoir dans le développement des biocarburants

Avec la flambée du pétrole et la volonté du gouvernement de promouvoir les biocarburants, les producteurs de maïs, réunis mercredi 14 septembre en congrès à Bordeaux, ont l'espoir de trouver un nouveau débouché pour leur filière grâce à la production de bioéthanol.

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"Notre espoir, c'est de faire de l'éthanol un biocarburant du futur", explique Claude Lacadée, le directeur adjoint de l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM), qui regroupe tous les producteurs français. Confrontée à un marché européen structurellement excédentaire, avec un surplus de deux millions de tonnes sur une production totale de 53 millions de tonnes, la filière française se met en effet à rêver de transformer une partie de son maïs en éthanol.

Comme le "biodiesel" pour le gazole, le "bioéthanol", ou "bioessence", est incorporé dans de l'essence afin de produire des supercarburants moins polluants et avec des qualités de combustion quasiment identiques au super de nos stations-services. Produit pour l'instant en France en petite quantité, environ 100.000 tonnes par an, le bioéthanol pourrait désormais se développer fortement au regard des déclarations du Premier ministre Dominique de Villepin. Le chef du gouvernement a ainsi confirmé mardi sa volonté d'avancer à 2008 l'incorporation de 5,75% de biocarburants (bioéthanol et biodiesel) dans les carburants en France au lieu de 2010. Optimiste, Dominique de Villepin a même fixé comme objectif l'incorporation de 7% de biocarburants pour 2010 et de 10% pour 2015. En attendant, pour respecter l'objectif de 5,75%, un appel d'offre sera lancé avant la fin de l'année pour la production en 2008 de 1,8 million de tonnes de biocarburants, soit le double du volume initialement prévu en mai par le gouvernement Raffarin.

Une manne que les maïsiculteurs n'entendent pas rater car des gros épis jaunes on peut extraire du bioéthanol, jusqu'à présent produit en France à partir de blé et de betterave. Dans le Sud-Ouest, notamment en Aquitaine, qui représente près d'un tiers de la production nationale, les acteurs de la filière se sont déjà mobilisés pour un projet d'usine d'éthanol à Lacq (Pyrénées-Atlantiques). Cette usine, développée en collaboration avec la société espagnole Abengoa, est conçue pour réaliser 180.000 tonnes d'éthanol à partir de l'équivalent de 500.000 tonnes de maïs, soit la récolte de 63.200 hectares cultivés. Le projet n'avait obtenu pour l'instant qu'un agrément pour 40.000 tonnes par an, mais, souligne Claude Lacadée, "on a maintenant de bons espoirs pour atteindre les volumes demandés". "Cela va nous permettre de diversifier nos débouchés", explique de son côté André Lahitte, directeur général de Maïsadour, un groupe coopératif implanté dans les Landes, qui compte quelque 8.000 adhérents en Aquitaine et Midi-Pyrénées, soit une collecte de 950.000 tonnes de maïs par an. L'usine de Lacq, dont la construction est prévue en 2006 pour une entrée en production au deuxième semestre 2007, devrait leur acheter du maïs "au prix du marché", ajoute le directeur de Maïsadour, partenaire du projet .

Invité au congrès de Bordeaux pour un colloque sur "l'envol du bioéthanol", le responsable du secteur Développement agricole au sein du groupe pétrolier Total, Jacques Blondy, a modéré l'optimisme ambiant. "A moyen terme, le bioéthanol est bloqué", a-t-il estimé rappelant qu'il faut tenir compte de la "chute constante" de la consommation de supercarburants en France qui s'élève à 11,5 millions de tonnes par an contre 31 millions de tonnes pour le marché du gazole.

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