Sucre Les partenaires ACP de l'UE insistent sur une réforme moins "abrupte"
Les pays de la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) et les Pays les moins avancés (PMA), qui bénéficient d'un accès privilégié au marché européen du sucre, ont de nouveau demandé lundi 19 septembre à l'UE une réforme moins "abrupte" du secteur.
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"Nous ne sommes pas contre la réforme, mais nous avons besoin d'une réforme juste et équilibrée", a martelé le ministre mauricien des Agro-industries et de la Pêche, Arvin Boolell, devant la presse à l'issue d'une réunion à Bruxelles avec les ministres européens de l'Agriculture et la Commission européenne. Les pays ACP, gros producteurs de sucre, et les PMA réclament en particulier une baisse moins drastique des prix garantis pour le sucre que celle prévu dans la réforme proposée en juin par la Commission, sur laquelle les Etats membres de l'UE doivent eux-mêmes aussi encore se mettre d'accord.
La réforme proposée par Bruxelles est depuis le début dénoncée par les pays ACP, qui estiment qu'elle nuira aux producteurs des pays pauvres. Mais elle a aussi déclenché de nombreuses critiques au sein des Etats membres de l'UE et parmi les producteurs européens. En marge de la réunion, la ministre espagnole de l'Agriculture, Elena Espinosa, a d'ailleurs rappelé que les pays de l'UE opposés à la réforme détenaient toujours "pour le moment, une minorité de blocage".
Le projet de réforme de la production sucrière communautaire prévoit notamment de réduire de 39% sur deux ans, à partir de 2007, le prix garanti du sucre (à 385,5 euros par tonne). "Une telle baisse des prix sonnerait la mort de l'industrie du sucre de canne" dans les pays ACP, a alerté M. Boolell. "Nous ne pouvons pas avoir une réforme aussi profonde et abrupte", a-t-il ajouté.
Pour les 18 pays ACP producteurs qui bénéficient du système sucrier communautaire, la Commission a prévu un plan d'aide sur mesure doté de 40 millions d'euros pour l'année 2006. Le commissaire européen au Développement Louis Michel a de nouveau promis lundi des "montants ultérieurs significativement supérieurs" pour cette compensation, que les pays ACP jugent largement insuffisante.
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