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Pommes de terre Frites chères avec la baisse de la récolte en Europe

La frite risque d'être chère cette année, conséquence d'une baisse sensible de la récolte de pommes de terre en Europe où les conditions climatiques ont été peu favorables au tubercule qui a vu ses surfaces cultivées réduites dans les cinq grands pays producteurs.

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Tour à tour l'Allemagne et la Belgique ont récemment averti les amateurs de cornets de frites que leur prix allait grimper au cours des prochains mois à cause d'une récolte de pommes de terre médiocre. Mais, assure Bernard Lefèvre, président de l'association nationale des exploitants de friterie belge, cette hausse n'aura "pas des proportions spectaculaires", malgré la flambée des cours de l'énergie indispensable pour confectionner les "moules-frites", plat national belge.

Arrachage tardif, conditions météorologiques défavorables, avec un temps chaud et sec en début de saison, suivi de pluies et de froid dans le nord de l'Europe vont entraîner une baisse de 7,7% de la récolte des principaux pays producteurs européens - Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique et France - par rapport à 2004. En 2005, la récolte de ces cinq pays devrait s'élever à 22 millions de tonnes, selon les estimations de l'association des Producteurs de pommes de terre d'Europe du Nord-Ouest (NEPG).

Les agriculteurs européens ont par ailleurs diminué de 2,3% leurs surfaces cultivées afin de maintenir ou mieux, de raffermir, les cours de la pomme de terre qui avaient chuté les années précédentes en raison de récoltes abondantes. En janvier dernier le cours était tombé à 25 euros pour remonter en mai à 80 euros. "Les gros calibres fritables" - plus de 50 millimètres - vont par ailleurs manquer aux industries qui fabriquent des frites, déplore la NEPG. Selon les constations de cette association, la récolte des gros calibres est tombée en France au cours de cette campagne à 61% contre 76% en 2004.

Néanmoins la France, dont le ramassage s'achèvera début octobre, devrait tirer son épingle du jeu, avec une production de 4,5 millions de tonnes de pommes de terre dite de conservation, en légère hausse par rapport à 2004, selon le Centre national de la Pomme de terre (CNPT). A cette production, réalisée sur 103.000 hectares, il faut ajouter 1,5 million de tonnes destiné à l'industrie féculière, précise Anne-Céline Contamine, porte-parole du CNPT. L'Allemagne, le plus gros producteur européen, devrait, elle, récolter 6,8 millions de tonnes de pommes de terre de conservation, assure Mme Contamine. L'an dernier, le monde a produit 329 millions de tonnes, la Chine se taillant la part du lion avec 75 millions, suivie par la Russie (20 millions), l'Inde (25 millions) et les Etats-Unis (20 millions).

L'industrie de la transformation, en pleine expansion depuis une trentaine d'années grâce notamment à la frite, est aux mains de géants mondiaux de l'agro-alimentaire: pour la frite surgelée le canadien McCain - qui a des usines un peu partout en Europe - et le hollandais Farmfrites, pour la purée le suisse Nestlé et pour les chips l'allemand Vico (Intersnack). En France la consommation de purée - un produit qui a pris son essor à la fin de la Seconde guerre mondiale - est stable avec 64.000 tonnes tandis que celle de chips atteint 73.000 tonnes et celle de frites 513.000 tonnes chaque année.

Les frites industrielles surgelées rencontrent auprès des Français un vif succès depuis le début des années 80 mais mais "il y a encore en France qui épluchent les pommes de terre pour déguster des frites ou des purées-maison", se félicite André Souteyrat, délégué général du groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre (GIPT).

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