OMC Mandelson a continué les négociations sur l'agriculture
Le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a déclaré jeudi 20 octobre à Genève avoir continué à négocier avec ses partenaires de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur l'agriculture, en dépit de la demande française de cesser les discussions sur ce sujet.
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"Le gouvernement français nous a demandé de cesser de discuter d'agriculture et de suspendre les négociations dans tous les domaines liés à l'agriculture", a déclaré M. Mandelson lors d'une conférence de presse. "J'ai beaucoup de respect pour les vues de la France et une grande considération pour ce pays, mais notre mandat (de négociation) découle de l'ensemble des pays membres", a rappelé le commissaire européen. Or, les 25 ont "décidé mardi que nous devions poursuivre cette négociation, y compris sur l'agriculture, et c'est ce que nous avons fait", a-t-il ajouté au lendemain de négociations avec quatre grands acteurs de l'OMC (Australie, Brésil, Etats-Unis, Inde). Ces négociations se sont achevées sans résultat, les Européens demandant à leurs partenaires d'avancer sur les autres sujets de la négociation, à commencer par le commerce de produits industriels et de services, alors que ces dernier ont exigé au préalable une baisse des droits de douane agricoles de l'UE. Ce blocage complique encore les négociations du cycle lancé à Doha (Qatar) en 2001. Ces négociations doivent en principe être bouclées aux deux-tiers lors de la prochaine conférence de l'OMC à Hong Kong en décembre. "Il faudra arriver à une percée dans les deux semaines qui viennent, autrement nous devrons réduire nos ambitions pour Hong Kong", a averti M. Mandelson. "Ce cycle n'est pas uniquement consacré à l'agriculture et l'UE ne peut pas être la seule à payer", a-t-il ajouté, à propos des concessions réclamées à Bruxelles. "Il doit y avoir un équilibre".
M. Mandelson a souligné qu'il restait ambitieux pour la négociation agricole mais il a éludé une question sur les déclarations américaines selon lesquelles Bruxelles présenterait la semaine prochaine une offre sur les droits de douane agricole. "Les pays membres de l'UE doivent réaliser les conséquences d'une réduction de nos ambitions (dans l'agriculture)", a-t-il dit. "Cela signifierait une réduction du bénéfice économique que ce cycle peut apporter, non seulement aux pays en développement, mais aussi à nous en Europe" Sa collègue de l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, a rapporté que l'UE a mis sur la table des négociations "des propositions très ambitieuses de réforme des subventions à l'exportation et des aides internes aux agriculteurs". Interrogée sur la demande des pays émergents du G20 (Brésil, Inde, Chine) d'une baisse moyenne de 54% des droits de douane agricoles des pays développés alors que l'UE parle de 20% à 50%, Mme Fischer Boel a déclaré: "il faut être réaliste".
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