OMC L'UE n'a pas reçu de contrepartie à la réforme de la PAC (Colonna)
La ministre française des Affaires européennes Catherine Colonna a estimé vendredi 21 octobre à Helsinki que les Européens n'avaient pas reçu de contrepartie à la réforme de la Politique agricole commune (PAC) dans le cadre des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
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"La contribution (de l'Union européenne) dans le volet agricole est la réforme de la PAC. Cela a été souligné lors d'une réunion des 25 ministres des Affaires étrangères à Luxembourg mardi", a rappelé Mme Colonna, s'exprimant en anglais au cours d'une conférence de presse dans la capitale finlandaise. "C'est un geste utile que nous avons fait. Or jusqu'ici nous n'avons pas vu beaucoup de réponses de la part de nos partenaires", a-t-elle ajouté, estimant qu'une "approche équilibrée" sur l'ensemble des secteurs (agriculture, services et industries) était une condition nécessaire à la réussite des négociations. Les subventions agricoles sont au coeur des négociations sur la libéralisation du commerce mondial, connues sous le nom de cycle de Doha, qui doivent absolument progresser pour éviter un nouvel échec mi-décembre à Hong Kong, lors de la conférence ministérielle de l'OMC. L'Union européenne a approuvé en juin 2003 une réforme de ses aides à l'agriculture, qui prévoit de les "découpler" des niveaux de prix et de production, afin de réduire l'impact de ces soutiens sur les marchés internationaux. Ses partenaires lui reprochent de bloquer les négociations en l'absence d'une nouvelle offre de baisse des droits de douane sur les produits de la terre.
Mme Colonna a appuyé les déclarations du directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, selon qui les Américains doivent donner des gages de leur bonne volonté dans ces négociations. Les Américains "doivent bouger sur le soutien budgétaire qu'ils apportent à leurs agriculteurs, et ils vont le faire", a estimé vendredi M. Lamy dans un entretien à la télévision française LCI. Les Européens ont déjà "fait leur réforme" et "ont une certaine marge de manoeuvre pour négocier", a-t-il dit. "Le rappel de M. Lamy était certainement nécessaire à ce moment crucial des négociations", a souligné Mme Colonna. La France, qui refuse de voir les négociations se concentrer uniquement sur l'agriculture et demande que soient également abordés les services et les produits manufacturés, cherche à rassembler une majorité de pays européens sur sa position. Plus d'une douzaine d'états membres, dont l'Italie et l'Espagne, ont signé début octobre une mise en garde à la Commission européenne --qui négocie pour les 25 au sein de l'OMC-- sur les "ligne rouges" à ne pas franchir sur le dossier agricole. La Finlande, dont le secteur agricole représentait 3,2% du Produit intérieur brut en 2004, a également signé ce texte.
Mme Colonna effectuait une visite éclair en Finlande pour des entretiens préparatoires au sommet européen informel du 27 octobre. La ministre a également évoqué avec le Premier ministre Matti Vanhanen et le chef de la diplomatie Erkki Tuomioja les négociations de l'OMC. Vendredi matin, elle a été reçue par le chef du patronat finlandais, Leif Fagernäs avant de visiter une agence pour l'emploi et le siège du fabricant de téléphones portables Nokia.
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