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OMC Les positions sur l'accès aux marchés trop éloignées pour progresser

Les positions respectives des Etats-Unis et de l'Union européenne sur l'accès aux marchés sont encore trop éloignées pour espérer une avancée dans les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a prévenu samedi le directeur général de l'OMC Pascal Lamy.

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"Alors que nous avons enregistré des progrès dans le volet agricole, les positions sont encore trop éloignées les unes des autres sur un point, celui de l'accès aux marchés, pour permettre des progrès dans les négociations", a averti Pascal Lamy en marge d'une réunion du Réseau parlementaire sur la Banque mondiale qui se tenait ce week-end à Helsinki. "Cette partie de la négociation doit avancer rapidement si nous voulons garder une chance de faire de la réunion ministérielle de Hong Kong un succès", a-t-il affirmé, s'exprimant depuis Genève par vidéoconférence. Les représentants des 148 Etats membres de l'OMC doivent se réunir du 13 au 18 décembre à Hong Kong, pour tenter de parvenir à un accord sur la libéralisation du commerce dans le cadre du cycle dit de Doha. Ce cycle, lancé fin 2001 dans la capitale du Qatar, aurait déjà dû être bouclé fin 2004 mais il est resté bloqué sur la question des subventions agricoles versées dans les pays riches --notamment les Etats-Unis et l'Union européenne--, dont les pays en développement réclament la suppression.

"Si Hong Kong échoue, les chances de boucler le cycle en 2006 seront infimes et s'il n'est pas bouclé en 2006, les négociations n'auront aucun résultat", a encore mis en garde M. Lamy. "Il reste beaucoup de travail et très peu de temps", a-t-il martelé. Les consultations entre pays membres sont entrées dans une phase concrète et portent désormais sur les chiffres, a souligné M. Lamy. Washington a proposé une baisse très attendue de 60% des aides aux agriculteurs américains. Mais ce geste a été jugé insuffisant par les pays en développement qui accusent les subventions du Nord de pénaliser les paysans du Sud. En contrepartie, les Etats-Unis ont réclamé une baisse de 80% des aides versées aux agriculteurs japonais et européens. Tokyo a rejeté cette offre, tandis que Bruxelles ne veut pas aller au-delà d'une réduction de 70%. Enfin, Bruxelles refuse de baisser les droits de douane européens sur les produits agricoles au-delà de 20% à 50% selon les produits, alors que Washington réclame de 55% à 90%. Sur ce dossier, Américains et Européens doivent faire preuve de "souplesse" avant Hong Kong, sous peine d'échec, a répété M. Lamy. "C'est une perspective que j'espère suffisamment sombre pour mobiliser les énergies, mais il reste très peu de jours", a-t-il ajouté.

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