Grippe aviaire La consommation de volailles sans risques, insiste l'UE

"Il n'y a, à l'heure actuelle, aucune preuve qui suggère que la grippe aviaire puisse être transmise aux êtres humains par la consommation d'aliment, et en particulier de volailles et d'oeufs", a indiqué l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA), dans un avis publié mercredi. Toutefois, l'agence européenne a indiqué que "cette possibilité ne peut pas être exclue". Dans ses recommandations, l'EFSA réitère "par précaution" son conseil, effectué "de longue date de cuire suffisamment la viande de volaille et les oeufs". "Même s'il est peu probable que (le virus) H5N1 peut se transmettre aux humains par la viande crue ou les oeufs crus, cuire ces derniers de manière suffisante pourrait tuer le virus et éliminer tout risque potentiel", a expliqué l'EFSA.

Cet avis a aussitôt été critiqué par le gouvernement italien, qui l'a jugé trop alarmiste, tandis qu'à Bruxelles, les responsables européens ont multiplié les mises au point. "En termes de grippe aviaire, nous ne considérons pas qu'il y a un risque lié à la consommation d'oeufs crus ou cuits", a assuré Philip Tod, porte-parole du commissaire européen à la Santé Markos Kyprianou. "Nous n'avons pas le virus de la grippe aviaire dans les produits commerciaux de volaille dans l'UE, et nous considérons que la viande de volaille et les oeufs, surtout quand ils sont bien cuits, ne posent aucun problème de santé humaine", a-t-il ajouté, assailli de questions lors du point de presse quotidien de la Commission européenne.

Fait peu courant, le porte-parole a fait une déclaration officielle pour dire que "seuls des aliments sains pour la consommation sont actuellement proposés aux consommateurs européens". "Toutes les mesures sont en place pour interdire tout mouvement de volaille en cas d'apparition d'un foyer de grippe aviaire. Les produits issus de zones touchées ne seront donc pas mis sur le marché", a-t-il dit. "On ne peut pas exclure tout risque d'intoxication alimentaire si on mange des oeufs crus, mais ce risque n'est pas plus élevé qu'il y a six mois ou un an", et n'est pas spécifiquement lié à la grippe aviaire de toute façon, a précisé Philip Tod. "Même si nous n'avons pas identifié de risque de contracter le virus de la grippe aviaire à travers la consommation, nous réitérons la nécessité d'observer des mesures d'hygiène normales en touchant et préparant des aliments pour la consommation, que ce soit cru ou cuit", a encore souligné M. Tod.

La peur de la grippe aviaire a entraîné une forte baisse de la consommation de volaille. En Italie, les ventes de poulets auraient diminué de 20% à 50% selon des estimations syndicales. Dans la grande distribution en France, les ventes ont baissé d'environ 25% la semaine dernière par rapport à la même période de 2004, ont indiqué les professionnels du secteur. L'exécutif européen a indiqué mercredi ne pas disposer de chiffres globaux à cet égard mais réaffirmé que la situation dans le secteur "inquiétait" les ministres européens de l'Agriculture. La Commission européenne a adopté mardi un embargo jusqu'au 30 novembre sur les importations commerciales d'oiseaux sauvage afin de lutter contre la propagation du virus de la grippe aviaire. Elle a également interdit les importations de volailles et d'oiseaux vivants en provenance de Croatie. Après la Russie, la Turquie et la Roumanie, la présence du redouté virus de grippe aviaire H5N1 a été confirmée mercredi en Croatie, soulignant la progression vers l'Ouest de ce virus qui a fait une soixantaine de morts en Asie depuis 2003.