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Pascal Lamy La proposition de Mandelson sur l'agriculture est "sérieuse"

Le directeur général de l'OMC Pascal Lamy a affirmé dimanche 30 octibre que le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson avait proposé vendredi une "offre sérieuse qui mérite une discussion sérieuse" en matière de réduction des tarifs imposés aux importations agricoles.

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Interrogé au Grand Jury-Le Figaro-LCI sur cette nouvelle proposition afin de parvenir à un accord lors de la réunion ministérielle de l'OMC à Hong Kong en décembre, M. Lamy a estimé que cette "avancée" pouvait se "comparer à ce que les Américains ont dit qu'ils étaient prêt à faire" en matière de subventions à leur agriculture. La nouvelle offre de l'Union européenne diminue en moyenne de 46% les tarifs imposés aux importations de produits agricoles contre une fourchette de 20% à 50% dans son offre précédente. Les Etats-Unis, ainsi que le Canada et l'Australie se sont aussitôt déclarés "déçus" par ces propositions européennes. M. Lamy a refusé de commenter la menace de veto française à un éventuel accord à Hong Kong au nom du "respect intégral de la politique agricole commune" (PAC). Mais il a affirmé que les Européens avaient une "marge de manoeuvre sans remettre en cause la PAC". Le directeur général, qui est français, a estimé que la France était "préoccupée, voire obsédée par l'agriculture". "L'agricutlure est une des 15 pièces du puzzle, il y en a 14 autres. Elle est importante mais ne restons pas fixés dessus", a-t-il ajouté. Il a souligné que l'agriculture ne représentait que 10% du commerce mondial, les 90% restant étant constitués notamment par les produits manufacturés et les services.

"Les Européens, et les Français en l'occurrence, n'ont aucune raison d'être défensifs", a poursuivi M. Lamy en soulignant que les Européens et les Français avaient des "intérêts offensifs". Rappelant que la France était le quatrième exportateur mondial, il a estimé qu'il n'y avait "pas de raison de mettre un imper, un parapluie, des bretelles, une ceinture et un cache-col face à la mondialisation". Mais il a reconnu la nécessité de "dégeler l'agriculture pour dégeler le reste de la négociation", avec pour "objectif fondamental" le "rééquilibrage" des échanges mondiaux au service du "développement". "Si ça ne passe pas" à Hong Kong, c'est une "mauvaise nouvelle pour le commerce mondial et le développement", a-t-il insisté. M. Lamy a refusé de "commenter" les accusations de la France selon lesquelles M. Mandelson était sorti de son mandat de négociation dans ses propositions sur l'agriculture. De même, à la question de savoir si la France pouvait déposer seule un veto, il a renvoyé aux "services juridiques" européens. Il a "rappelé" qu'à l'OMC, il avait affaire à un "négociateur européen", et non à des négociateurs pour chaque Etat. "Les Européens et les Américains sont en train de bouger sur les questions agricoles, c'est une très bonne nouvelle pour les pays en voie de développement", a-t-il dit car cela "permet de débloquer le reste de la négociation".

Interrogé sur une éventuelle annulation de la réunion de Hong Kong, M. Lamy a souligné que l'OMC n'était pas gouvernée par son directeur général mais par les Etats membres. "L'hypothèse d'un report n'est pas considérée", a-t-il dit. A Hong Kong, "nous n'avons besoin que des deux tiers du boulot, ce n'est pas la fin" de la négociation, "la fin, c'est fin 2006", a-t-il dit. Il a souligné que les pays émergents devaient aussi "faire leur part du chemin", notamment en matière de tarifs sur les produits industriels, a-t-il dit. Selon M. Lamy, qui se présente comme une "sage-femme" et un "confesseur", "Hong Kong ne se présente finalement pas si mal, même si les signaux ne sont pas très bons" actuellement.

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