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Grippe aviaire Sanofi conforte sa place de leader dans la course au vaccin

Le géant pharmaceutique Sanofi-Aventis va produire d'ici à fin 2005 pour la France 1,4 million de doses d'un vaccin contre le virus de la grippe aviaire, confortant sa position de leader sur un marché potentiellement lucratif et monopolisé par une poignée de laboratoires.

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Sanofi-Pasteur, la filiale vaccins du numéro 3 mondial, a signé jeudi avec le ministère de la Santé pour produire ce vaccin "pré-pandémique" ou "prototype". Il s'est aussi engagé auprès du gouvernement à commercialiser "jusqu'à 28 millions de traitements pour la vaccination en cas de pandémie déclarée". C'est le deuxième contrat de ce type remporté par Sanofi en quelques mois après celui mi-septembre avec le gouvernement américain pour 100 millions de dollars (environ 80 millions d'euros). "Ce vaccin prototype n'est pas produit dans le but d'être commercialisé. Mais il peut faire l'objet d'un stockage, suite aux appels d'offres de gouvernements", avait expliqué à l'AFP mi-octobre Agnès Hoffenbach, directrice des programmes recherche et développement chez Sanofi. Sanofi-Aventis se place ainsi en première ligne pour fournir une réponse immédiate en cas de pandémie. Mais le groupe n'est pas seul dans la course au vaccin, jackpot potentiel pour une poignée de laboratoires.

Fin octobre, le britannique GlaxoSmithKline (GSK) et le californien Chiron sont entrés en lice. GSK doit commencer des expérimentations cliniques d'un prototype de vaccin contre le virus H5N1 avec des résultats attendus au deuxième trimestre 2006. Ce même laboratoire - déjà fabricant de l'antiviral Relenza et du vaccin antigrippal Fluarix - a racheté début septembre le canadien ID Biomedical (vaccins antigrippaux) pour plus d'1 milliard d'euros. Chiron - numéro 2 mondial des vaccins racheté il y a quelques jours par le suisse Novartis - vient de gagner auprès du gouvernement américain un contrat de 62,5 millions de dollars pour un vaccin similaire. Mi-octobre, le néerlando-suédois Akzo-Nobel avait annoncé être "aux premiers stades" de développement d'un vaccin contre le H5N1.

La communauté internationale redoute qu'une mutation génétique du sous-type viral H5N1, responsable de l'épizootie actuelle, le rende facilement transmissible d'homme à homme tout en restant très virulent, risquant de provoquer une pandémie. La mobilisation des gouvernements et ces pré-commandes garanties par les pouvoirs publics incitent donc les laboratoires à développer des vaccins. Ce qui réveille un secteur longtemps parent pauvre de l'industrie pharmaceutique par rapport aux très lucratifs médicaments, relèvent des analystes.

Pour l'instant, les vaccins ne représentent que 2% du chiffre d'affaires mondial de la pharmacie, mais les professionnels tablent sur un triplement du marché d'ici à six ans, sans chiffrer précisément les bénéfices d'un futur vaccin contre un virus humain de la grippe du poulet. Le risque de pandémie profite aussi aux deux fabricants d'antiviraux GSK et surtout Roche avec son Tamiflu. Pour 2005, le second prévoit un chiffre d'affaires de plus d'un milliard de francs suisses (660 millions d'euros) avec le Tamiflu, devenu une mine d'or pour l'entreprise. Il produira 55 millions de traitements en 2005, après 27 millions en 2004.

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