Union Européenne Jacques Chirac et José Luis Rodriguez Zapatero se coordonnent sur le budget et l'immigration
Jacques Chirac et Jose Luis Rodriguez Zapatero ont souhaité jeudi 10 novembre un accord "juste" en décembre sur le budget 2007-2013 de l'UE, demandant implicitement un geste des Britanniques sur leur "chèque", et ont insisté sur le renforcement de la lutte contre l'immigration clandestine.
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Les perspectives financières de l'Union européenne et la question de l'immigration clandestine, à la lumière des émeutes dans les banlieues françaises et des incidents dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dans le nord du Maroc, ont dominé le 18e sommet franco-espagnol qui s'est tenu au palais de l'Elysée. MM. Chirac et Zapatero, qui venait pour la cinquième fois en France depuis le début de l'année, ont eu des entretiens à l'Elysée, alors que sept autres ministres (Intérieur, Affaires étrangères, Défense, Travail, Affaires européennes, Recherche, Industrie) se sont rencontrés en parallèle. "Nous avons conscience de la difficulté du problème (du budget) mais aussi de la nécessité de le résoudre", a dit M. Chirac lors d'une conférence de presse au côté de M. Zapatero.
Il a souligné que la France avait fait un effort "considérable" dans le cadre du compromis présenté en juin par le Luxembourg, affirmant que celui-ci se traduisait par "un supplément de dépenses de 11 milliards d'euros". "La France ne peut donc pas aller au-dela de cet effort", a-t-il affirmé alors que les 25 ont repris les négociations pour parvenir à un accord lors du sommet européen à la mi-décembre. M. Chirac a dit avoir "parfaitement compris" la position de l'Espagne qui avait refusé le compromis luxembourgeois en raison de la "baisse brutale, rapide" des fonds structurels et de cohésion dont elle bénéficie. Le président français a estimé qu'il fallait rééxaminer "la participation de chacun au coût de l'élargissement, ce qui pose un problème de négociation avec nos amis britanniques".
Les 25 avaient échoué lors de leur sommet de juin à trouver un accord en raison du refus de la Grande-Bretagne de renoncer au "chèque" dont elle bénéficie depuis 1984. M. Zapatero a de son côté plaidé pour un accord "juste et utile", affirmant que "l'Espagne est prête à faire un grand effort au titre de la solidarité" avec les nouveaux membres. "Mais nous pensons que cet effort doit être équitablement réparti", a-t-il ajouté.
Les deux dirigeants ont affiché leur accord sur l'immigration clandestine qui touche les deux pays, en insistant sur la nécessité de mieux contrôler les frontières, d'étendre les accords de réadmission avec les pays concernés et d'accroître l'aide au développement des pays africains. Jacques Chirac a souligné que "les gens qui émigrent sont des gens qui sont généralement dans l'obligation de le faire, car ils ne peuvent plus vivre là où ils sont, faute de moyens, faute de ressources". Ainsi, pour lui, "la solution ne peut évidemment pas être pas de nature sécuritaire, elle ne peut être que de nature de développement". Alors que MM. Chirac et Zapatero se sont félicités de "l'excellence" de leurs relations bilatérales, les deux pays ont décidé de créer un Conseil de défense et de sécurité, à l'instar des Conseils franco-allemand et franco-britannique, et d'élargir leur coopération dans la recherche et les hautes technologies.
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