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OMC Pas "d'avancée majeure" entre l'Union Européenne et le Brésil (selon P. Mandelson)

Le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson a annoncé samedi à Rome qu'il n'y avait pas eu "d'avancée majeure" entre l'Union européenne et le Brésil à propos des négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) actuellement dans l'impasse.

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M. Mandelson a évoqué "un développement dans les échanges d'idées, mais pas d'avancée majeure", au cours d'une conférence de presse avec le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim à la suite d'une rencontre entre les deux responsables, à l'ambassade du Brésil à Rome.

Les deux hommes se sont mutuellement accusés au cours des derniers jours d'être à l'origine du blocage des négociations lancées en 2001 à Doha, la capitale du Qatar, afin de réduire les barrières douanières dans le monde. M. Amorim a ajouté qu'une percée dans les négociations n'avait "jamais été l'objectif" des discussions de samedi, mais que celles-ci étaient destinées à "une meilleure compréhension" entre les parties.

"Nous avons eu un riche échange de vues", a poursuivi le chef de la diplomatie brésilienne. La discussion "a été productive sur beaucoup d'aspects, notamment sur le fait qu'elle nous permet d'aller plus loin dans des questions de chiffres, en nous donnant la possibilité de faire des vérifications et des comparaisons", a-t-il poursuivi.

"Même si nous avons des divergences, nous ne l'avons d'ailleurs jamais caché, je pense que nous avons un intérêt commun à conclure ce round" de négociations, a également dit M. Amorim. "Mais concernant un accord total et des chiffres définitifs, le temps qu'il nous reste jusqu'à (la conférence interministérielle de) Hong Kong (du 13 au 18 décembre) est court", a-t-il averti. M. Mandelson a reproché vendredi au Brésil, ainsi qu'aux autres grands exportateurs agricoles comme l'Australie, la Nouvelle Zélande et les Etats-Unis, de refuser systématiquement les offres de Bruxelles en matière de baisse des subventions agricoles et de "prendre en otage" la négociation. M. Amorim avait pour sa part déclaré mercredi qu'il soupçonnait Bruxelles de chercher à provoquer "une crise" dans les négociations pour éviter d'avoir à faire des concessions dans l'agriculture. Aucune précision n'a été donnée samedi sur la teneur et les détails de la discussion à Rome. Mais, interrogé par les journalistes pour savoir s'ils avaient évoqué une "offre brésilienne", M. Mandelson a répondu positivement.

Selon les termes de cette offre, le Brésil reverrait à la baisse ses droits de douanes dans le secteur industriel, notamment sur le marché de l'automobile et des téléviseurs, contre la baisse des subventions agricoles des pays riches. L'UE réclame de ses partenaires qu'ils s'engagent à ouvrir davantage leur marché aux produits industriels et aux services en échange de concessions en matière agricole. Ce troc est rejeté par les grands pays émergents du G20 dont le Brésil est l'une des voix principales avec l'Inde. Face au blocage, le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a renoncé cette semaine à conclure, comme il l'ambitionnait, les deux-tiers du cycle de Doha lors de la conférence de Hong Kong.

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