OMC L'UE estime que c'est aux autres de débloquer les négociations
Le Commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a averti jeudi 8 décembre que la conférence ministérielle de l'OMC la semaine prochaine à Hong Kong n'ira nulle part si les pays en développement n'avancent pas sur la libéralisation des services.
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Le principal négociateur au nom des 25 Etats membres de l'Union européenne a regretté que les négociations actuelles du cycle de Doha soient concentrées sur l'agriculture, lors d'une vidéo-conférence depuis Bruxelles avec des journalistes à Washington. "Le problème c'est qu'on ne négocie pas vraiment. On fait beaucoup monter la pression (...) mais dans un cycle de discussions multilatérales ont ne peut pas uniquement parler d'agriculture", a souligné le Commissaire. Selon lui, le cycle de Doha en est réduit à "un vil marchandage" sur des accès au marché pour les produits agricoles alors que l'enjeu porte aussi sur une plus grande libéralisation des échanges de produits industriels et de services.
L'UE est accusée au sein de l'OMC de refuser de revenir sur son offre sur le dossier agricole et de mettre ainsi en danger l'ensemble du cycle de Doha. Mais pour M. Mandelson, l'UE est allée aussi loin que possible dans les concessions et il appartient maintenant à des pays comme le Brésil ou l'Inde d'y répondre par des offres sur les échanges de services. Si les pays riches doivent donner un coup de pouce aux pays en développement sur l'agriculture, il faut qu'ils obtiennent quelque chose en échange à vendre à leurs opinions publiques, selon lui. "C'est pourquoi nous devons pousser pour de véritables nouveaux accès au marché pour les produits industriels dans les secteurs de qualité et de plus grande valeur dans lesquels nous avons l'avantage", a-t-il précisé. "Où les pays en développement obtiendront-ils le transfert de savoir et de technologie, ou l'expertise, s'ils continuent de fermer leurs frontières aux investissements étrangers?", s'est interrogé le Commissaire.
Le sénateur américain Chuck Grassley, président de la commission des Finances, a immédiatement dénoncé les propos du Commissaire dont il a conclu "qu'il ne fallait pas attendre de percée majeure" des discussions à Hong Kong. "Le refus (de l'UE) de bouger davantage sur l'agriculture nous conduit dans une réelle impasse (...) et la proposition européenne ne fournit pas suffisamment d'accès au marché pour les agriculteurs américains alors que l'accès au marché est un élément clé de la rentabilité en agriculture", a souligné le sénateur, lui-même producteur de maïs et de soja dans une ferme qu'il partage avec son frère dans l'Iowa. "Pourtant, a-t-il ajouté, je me joins à l'appel de l'UE en faveur d'une offre plus substantielle de la part de certains des autres partenaires commerciaux, y compris des pays en développement".
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