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Gard M. Bussereau propose aux viticulteurs des mesures pour "passer la crise"

Le ministre de l'Agriculture, Dominique Bussereau, est venu vendredi à Nîmes "toutes affaires cessantes" pour rencontrer la profession viticole et la filière fruits et légumes, avec dans sa corbeille, une série de mesures pour "passer une période difficile" dans ces secteurs d'activité.

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Au lendemain de l'occupation de la chambre d'agriculture à Nîmes, M. Bussereau a proposé des "mesures conjoncturelles" ainsi que des "mesures particulières de reconversion". A l'issue d'entrevues à la préfecture gardoise pour "écouter" les élus, les organisations professionnelles et les viticulteurs, le ministre a dit être venu "toutes affaires cessantes" et "à la demande express de Dominique de Villepin".

"Je suis venu avec une volonté d'écoute, je reviendrai à chaque fois que ce sera nécessaire", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. Parmi les "aides conjoncturelles" retenues par le ministre pour la filière viticole, figurent "l'exonération de la taxe foncière (sur le) non bâti" et "l'exonération des charges sociales".

Ces deux mesures s'appliqueront aux viticulteurs "qui sont en difficulté". Le ministre a également souhaité "aller plus loin sur la distillation", (du vin en alcool de bouche) s'engageant même à "demander une distillation de crise en 2006, si le marché ne montrait pas dans les mois qui viennent un signe d'assainissement et de rafermissement". On peut "arriver à 3 euros l'hectolitre de vin" distillé, a-t-il précisé.

Le prix (communautaire) actuel payé au producteur est de 2,38 euros par hectolitre. Le ministre mettra également à disposition des viticulteurs et des coopérateurs une enveloppe de 11,5 millions d'euros, pour "encourager les coopératives dans leurs démarches d'investissement". M. Bussereau a également prévu "des mesures particulières de reconversion" et "un traitement humain au cas par cas, pour tous les problèmes que nous pouvons traiter individuellement". Il a également proposé des mesures de soutien pour les producteurs de fruits et légumes, dont 10 millions d'euros supplémentaires "pour la rénovation du verger".

Le ministre s'est voulu encourageant en matière d'exportation des vins, plaidant pour qu'on "fasse connaître les produits et qu'on les exporte au niveau mondial: 7 millions d'euros de crédits (pour l'export) n'ont pas été consommés, il faut revoir le système rapidement pour qu'ils soient utilisés", a-t-il fait valoir. Il a également adressé ses encouragements à la filière viticole dans son ensemble: "j'ai trouvé le message d'une certaine désespérance, il faut que nous aidions le Languedoc-Roussillon à s'en sortir, il y a un véritable avenir pour la viticulture" de cette région, a-t-il plaidé. A l'extérieur de la préfecture, 200 viticulteurs s'étaient rassemblés.

Un manifestant de 57 ans, viticulteur à Beauvoisin, est décédé dans la soirée d'une crise cardiaque. Ce décès soudain a endeuillé l'entrevue des vignerons avec le ministre. "La crise passe au second plan", a déclaré Michel Allemand, l'un des responsables du collectif qui avait occupé mercredi et jeudi la Chambre d'Agriculture. "J'espère que le ministre aura compris notre message et que l'entrevue avec le Premier ministre, que nous demandons toujours, aboutira. Il n'y a que lui qui peut nous apporter des mesures concrètes. La balle est dans le camp du gouvernement, il faut qu'il réagisse vite", a affirmé M. Allemand.

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