Peter Mandelson "Pas de nouvelle offre agricole européenne à Hong Kong"
Le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a répété lundi que l'Union européenne ne ferait pas de "nouvelle offre sur l'agriculture" dans le cadre de la Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui doit s'ouvrir mardi à Hong Kong.
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"Je viens à Hong Kong pour discuter sérieusement avec mes partenaires et j'espère que les autres sont venus pour discuter sérieusement avec moi. Cela ne veut pas dire que je vais proposer une nouvelle offre sur l'agriculture", a déclaré le commissaire lors d'une conférence de presse. "Je ne crois pas que c'est ce dont le cycle (de négociations OMC de Doha) a besoin actuellement de la part de l'Europe. Il revient donc aux autres de faire des offres améliorées dans des domaines clefs des négociations... Une autre offre sur l'agriculture, selon moi, serait simplement empochée (par ceux qui la demandent, ndlr) sans réhausser le niveau d'ambitions du cycle dans son ensemble", a-t-il répété. L'Union européenne est régulièrement accusée, notamment par les Etats-Unis et des pays en développement, d'être responsable de l'actuel blocage des négociations de l'OMC tentant de lever les obstacles au commerce mondial depuis 2001 et la Conférence de Doha, au Qatar. Bruxelles a offert de réduire de 35% à 60% ses droits de douane sur les importations de produits agricoles, une proposition déjà améliorée par rapport à des baisses initialement prévues entre 20% et 50%.
Mais ce n'est pas suffisant, estime Washington, soutenu dans cette campagne par des pays émergents ou en développement. Le commissaire Mandelson avait déjà laissé entendre que Bruxelles ne pouvait de toute façon aller plus loin, sinon au risque de "perdre le soutien de pays membres". La France a déjà averti qu'elle refuserait toute offre qui irait au-delà de la réforme de la politique agricole commune déjà concédée de haute lutte en 2003. Interrogé sur l'échec pressenti de la Conférence de Hong Kong à produire un accord significatif sur l'ouverture du commerce, le responsable a déclaré: "Nous n'avons tout simplement pas fait le progrès d'ensemble dont nous avions besoin pour avoir une chance d'obtenir un accord global à Hong Kong sur les modalités" d'ouverture du commerce mondial.
Appelant à "sortir de l'impasse" des négociations de Doha, M. Mandelson a demandé un "calendrier fixe" afin de boucler les négociations sur l'ouverture du commerce mondial d'ici la fin 2006, comme prévu. "Si cette échéance n'est pas respectée, nous allons manquer de temps... La patience et la tolérance des gens" vont venir à manquer, a-t-il dit, évoquant également l'expiration, en 2007, du "Trade Promotion Authority", qui permet au président américain de faire approuver ou rejeter en bloc au Congrès les accords commerciaux signés par son administration.
Le commissaire a également fait part de son espoir que la Conférence aboutisse à un accord sur un "paquet développement", une série de mesures d'aide aux pays en développement. Le commissaire a en particulier évoqué le "besoin d'un progrès" sur le délicat dossier des subventions versées par les Etats-Unis à leurs producteurs de coton, dont des pays africains réclament l'abolition. "Le coton est une grande priorité mais je suis fermement d'avis que le réalisme de tous les membres est nécessaire sur ce sujet... Nous devrions éviter que le dossier du coton devienne la raison d'un échec à Hong Kong. Chacun a donc une responsabilité dans l'obtention d'un consensus", a-t-il averti.
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