Subventions à l'exportation Brésil et Inde renforcent la pression sur l'Union européenne
Le Brésil et l'Inde ont accru la pression jeudi sur l'Union européenne pour qu'elle fasse des concessions en matière agricole lors de la réunion de l'OMC à Hong Kong, en fixant notamment une date pour la fin des subventions à l'exportation.
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"J'espère que l'opinion de plus en plus répandue (en faveur de l'élimination des subventions à l'exportation) va aider à convaincre ceux qui sont réticents d'accepter la date de 2010", a déclaré le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim au cours d'une conférence de presse du G20 des grands pays émergents. Intervenant à ses côtés, le ministre indien du Commerce Kamal Nath a émis pour sa part l'espoir que "l'Europe pourra être capable de provoquer une surprise et de faire davantage". Les Etats-Unis, soutenus par de nombreux pays émergents et en développement, sont favorables à l'échéance de 2010 pour la disparition de toutes les subventions à l'exportation. Les pays de l'OMC s'étaient mis d'accord à l'été 2004 sur le principe d'une telle suppression mais l'Union européenne refuse jusqu'à présent de s'engager sur une date.
Pour M. Amorim, fixer une date "est une décision politique simple qui ne demande pas un changement de mandat (de négociation)". "Pour faire une comparaison footballistique, la balle est devant les buts et il suffit de la pousser dedans", a expliqué le responsable brésilien. Il a qualifié "d'argument totalement fallacieux" la position de l'UE qui estime qu'elle ne peut pas accepter une date tant que les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ne précisent pas leurs engagements pour mettre fin à leurs propres mécanismes de soutien aux exportations. "Nous sommes habitués à la propagande mais dans ce cas précis, cela va trop loin", a-t-il dit. Plus tôt, le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson avait exclu toute "concession unilatérale" des Européens sans réciprocité de la part des autres pays. L'accord-cadre de juillet 2004 "s'applique à tout ou il ne s'applique à rien", a expliqué M. Amorim. Cet accord mentionne explicitement les crédits à l'exportation et les éléments de l'aide alimentaire utilisés par les Etats-Unis, ainsi que les entreprises publiques de négoce, en place en Australie, au Canada et en Nouvelle-Zélande.
Selon le secrétaire au commerce et aux relations internationales d'Argentine, Alfredo Chiaradia, la fixation d'une date "donnerait à l'UE un levier plus important pour négocier avec les Etats-Unis le parallélisme" dans le démantèlement des subventions à l'exportation. Dans un geste de conciliation, Celso Amorim a suggéré aux Européens que la date soit inscrite entre crochets, ce qui signifie qu'elle n'est pas définitivement acquise. "Même entre crochets, ce serait une indication de sérieux dans la volonté d'avancer", a-t-il expliqué.
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