La controverse sur la publicité pour le vin, à laquelle a mis fin mercredi soir au Sénat un amendement du ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, reposait sur des points de vocabulaire quant aux "caractéristiques" dont pouvait faire état cette publicité : "sensorielles et organoleptiques", "qualitatives" ou "olfactives et gustatives".
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Tout est parti de la loi Evin de 1991 qui, dans un objectif de lutte contre l'alcoolisme, réglemente la publicité pour le vin. Le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy l'a résumée en "trois mots clé : la description du produit et non de l'acte et des effets des consommations, les indications objectives et non subjectives, et tout cela à des fins informatives et non pas indicatives".
Les sénateurs avaient ouvert une brèche dans cette loi le 6 mai 2004 lors de l'examen en première lecture du projet de loi sur le développement des territoires ruraux, en adoptant un amendement prévoyant que la publicité pour le vin "peut comporter des références et représentations relatives aux caractéristiques sensorielles et organoleptiques du produit".
Le 13 octobre, les députés en ont corrigé la rédaction, autorisant dans cette publicité "des références relatives aux caractéristiques qualitatives du produit". Cette formulation, qui se voulait plus modérée, n'a pas calmé les associations de lutte contre l'alcoolisme.
Le texte adopté mercredi soir, qui semble devoir faire l'unanimité, dispose que la publicité pour les vins "peut comporter des références objectives relatives à la couleur et aux caractéristiques olfactives et gustatives du produit".