"Fédérant ville et campagne, le cheval s'avère un véritable catalyseur d'actions", affirme avec constance Luc Delas, président de l'association Traits de génie de promotion des chevaux lourds. "Aujourd'hui, beaucoup de collectivités locales utilisent déjà le cheval pour des travaux de débardage du bois, le transport des personnes handicapées mais aussi dans le cadre de la réinsertion sociale", ajoute-t-il.
Le centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Roanne-Chervé-Noirétable (Loire) innove depuis novembre 2004 avec une formation baptisée "Utilisateur de chevaux attelés". Au coeur d'une région très boisée à 50 km de Roanne, le centre profite d'une zone intensive de culture de pommes de terre propice à l'utilisation du cheval.
Quinze personnes venues de toute la France participent à cette première session de formation, pour près de neuf euros de l'heure. Les stagiaires peuvent se familiariser durant les 490 heures de la formation aux techniques d'utilisation du cheval pour le travail des sols.
Différents modules, maréchalerie, mise en condition du cheval (débourrage, dressage), bourrellerie et théorie (alimentation, soins au cheval) sont inscrits au tronc commun ainsi que des enseignements optionnels comme le débardage, l'attelage et le travail du sol.
Cette formation s'adresse aussi bien aux professionnels qu'aux particuliers. Elle permet, en particulier, aux professionnels de diversifier leur activité et aux autres de mettre en place un projet personnel d'installation. Véronique Chantelauze, formatrice au CFPPA de Roanne-Chervé-Noirétable et éleveur de chevaux de trait auxois utilise "cinq chevaux de trait, dont deux ardennais, deux comtois et un breton".
Elle précise : "nous envisageons d'autres actions de formation dans les métiers liés au cheval depuis la mise en place du nouveau régime fiscal des centres équestres". Les centres équestres bénéficient désormais du même statut que les agriculteurs et peuvent prétendre aux primes d'installation réservées aux jeunes agriculteurs.
Les viticulteurs s'intéressent également au cheval de trait, en ce qu'il préserve le sol des vignes. L'idée de les former au travail dans les vignobles avec des chevaux a germé dans l'esprit d'Abel Bizouard en 2001. L'an dernier, il a mis en place avec le CFPPA de Beaune (Côte-d'Or) une formation "utilisation du cheval de trait dans l'entretien des sols viticoles". Elle est surtout destinés à des viticulteurs désireux d'utiliser cette alternative écologique pour valoriser leurs vignes. La formation accueille neuf personnes et se déroule sur les parcelles du lycée viticole de Beaune où enseigne Abel Bizouard.
En raison de son coût élevé (550 euros par jour durant 7 jours), cette formation s'adresse en priorité à des viticulteurs ou des salariés pouvant bénéficier des dispositifs de financement tel que le congé individuel de formation (CIF). |