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Bananes Les présidents des pays producteurs contre la taxe européenne

Au moins six chefs d'Etats latino-américains exportateurs de bananes devaient se retrouver à Quito mercredi 26 janvier pour exprimer leur refus de la taxe de 230 euros par tonne qu'entend instaurer l'Union européenne sur l'importation de ce fruit à partir de 2006.

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Les ministres des affaires étrangères des pays producteurs latino-américains (Colombie, Costa Rica, Panama, Guatemala, Salvador, Nicaragua, Honduras et Equateur) se sont réunis à Panama mardi pour élaborer une déclaration commune qui devrait être validée par les présidents et vice-présidents à Quito.

"Nous, pays latino-américains producteurs de bananes, essayons d'élaborer une proposition commune pour agir face à l'Europe comme un bloc solide", a déclaré le président du Costa Rica, Abel Pacheco, à son arrivée à Quito, capitale de l'Equateur, premier exportateur mondial de bananes.

"Il nous faut élaborer une déclaration présidentielle commune dans laquelle tous les pays producteurs de bananes se prononcent pour un tarif unique qui garantirait un maintien sur les marchés européens", a dit de son coté le ministre équatorien de l'agriculture, Leonardo Escobar.

Pour le ministre du commerce du Panama, Alejandro Ferrer, la proposition européenne de faire passer de 75 euros la tonne à 230 euros par tonne la taxation des bananes latino-américaines "va à l'encontre des obligations légales de l'Union européenne devant l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et serait un coup dur à la stratégie de lutte contre la pauvreté".

Selon le ministre des affaires étrangères équatorien, Patricio Zuquilanda, "cette taxe aurait un impact très négatif sur l'économie et les relations sociales et humaines en Amérique latine et elle affecterait des milliers de familles qui dépendent de la banane".

Il a ajouté que "pour la première fois, la région avait une stratégie commune de négociation" face à l'Union européenne.

Les présidents devront adopter des décisions de caractère urgent et pourraient décider de l'envoi d'une mission ministérielle en Europe dans les prochaines semaines, a-t-il ajouté en substance.

Le ministre équatorien de l'agriculture a précisé de son coté que le sommet recommanderait un nouveau mécanisme qui prendrait en compte les intérêts des pays latino-américains mais aussi ceux des pays ACP (Afrique Caraibes Pacifique) que l'Union européenne cherche à protéger.

Il a indiqué qu'une proposition de taxation dégressive sur 5 à 10 ans était aussi à l'étude afin d'arriver à une diminution des tarifs. L'Union européenne avait annoncé en novembre qu'elle comptait faire passer de 75 à 230 euros le droit de douane sur ses importations de banane, ce qui a provoqué une forte préoccupation des pays bananiers d'Amérique latine.

L'Union européenne s'est engagée à passer au plus tard en 2006 de son régime de contingentement des importations de banane à un système reposant entièrement sur des droits de douane, suite à un accord à l'amiable conclu en 2001 avec les Etats-Unis et l'Equateur dans le cadre de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).

L'Union européenne doit négocier ce tarif avec les pays producteurs dans le cadre de l'OMC.


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