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Modèle Présentation du modèle Piétin Verse

Le piétin verse est une maladie du blé qui touche les gaines et la tige de la plante. Présentation du modèle piétin verse de Luc Lorin et de sa stratégie de traitement.

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Présentation de la maladie

Le piétin verse est une maladie du pied dont le champignon responsable s’appelle Pseudocercosporella herpotrichoides. Cette maladie se localise uniquement sur les gaines et la tige. Elle est surtout localisée dans le Nord et le Nord-Ouest de la France, car la situation météo océanique favorise le développement de cette maladie. Les deux variables climatiques les plus importantes pour le développement et les contaminations sont la pluviométrie et les températures douces.

Au cours de l’automne les chaumes présents des années précédentes vont permettre une sporulation. En effet, il est important que les chaumes subissent une décomposition pour sporuler en grande quantité. Les jours de pluies vont favoriser la dissémination des spores autour du point d’émission (quelques mètres). Ensuite, les contaminations vont avoir lieu, si la température et l’hygrométrie restent dans certaines limites pendant au moins quinze heures.

Durant la fin d’hiver et pendant le printemps,  le champignon traversera les gaines les unes après les autres et cette vitesse sera proportionnelle à la température uniquement. Plus le nombre de gaines sera élevé et plus la maladie mettra du temps à arriver à la tige. En général, le nombre de gaines pour un blé semé à la mi-octobre est au nombre de 8 et de 5 pour un blé de printemps.

A la fin du printemps, une fois toutes les gaines traversées, le champignon continuera son avancée dans la tige. Si celle-ci se retrouve totalement nécrosée, il y aura échaudage et parfois verse.

La résistance variétale, va influencer la vitesse de progression à travers les gaines soit en la diminuant ou en l’accélérant.

Modélisation du piétin verse en Eure-et-Loir en 2005

Je souhaite vous faire partager un modèle que j’ai fini de développer et qui permet de modéliser le piétin verse.

La modélisation ci-dessous résulte de données météo de mon exploitation dont le siége social est à Digny en Eure-et-Loir. Le modèle a besoin d’être alimenté quotidiennement de la température mini et maxi, de la pluviométrie et pour modéliser les contaminations, de l’hygrométrie.

 


Exemple de modélisation -Variété Orvantis

 

Sur le graphique, j’ai matérialisé le développement journalier de l’indice piétin verse par les histogrammes verts. L’échelle va de 0 à 20, à savoir que la note de 20 correspond à un développement optimal de la maladie.

La courbe bleue correspond au développement de la maladie au cour du cycle végétatif de la culture (année en cours). La verte et la rouge résultent de la
modélisation des années extrêmes à haut et faible potentiel maladie en l’occurrence 1996 et 2001. La comparaison de l’année en cours avec les deux extrêmes,  permet de connaître le risque maladie et donc le niveau possible de dégâts de l’année.

Il y a 3 droites à des niveaux différents qui permettent aux stades respectifs de savoir si le développement de la maladie de l’année a une probabilité importante de faire des dégâts ou pas. Il sera très important d’associer ce dépassement de seuil au risque agronomique.

Ma stratégie de traitement

Lorsque je ne peux pas effectuer les observations dans les parcelles pour des raisons de temps, il est quand même possible d’évaluer le risque piétin en associant à mon modèle les facteurs agronomiques. Mais il faut savoir qu’il sera préférable dans la mesure du possible d’évaluer dans la parcelle le pourcentage de tiges atteinte afin de quantifier la maladie, surtout dans les situations où le modèle est proche du seuil de risque.

 Les facteurs agronomiques agissants sur cette maladie sont :
- Date de semis
- La sensibilité variétale
- L’historique de la parcelle
- Le précédent
- Le type de sol
- Le travail du sol

En ce qui concerne la date de semis et la sensibilité variétale, ces deux variables sont intégrées dans ma modélisation. J’intègre donc les autres dans mon raisonnement pour connaître le risque.

 

 

Quand je dois évaluer le risque agronomique dans la grille de décision, il me faut cumuler une note de 5 pour avoir une forte probabilité et que le risque soit considéré comme très élevé.

Calcul de la note agronomique :

Historique de la parcelle (attaque  régulière de piétin) si oui note = 4
Précèdent blé   si oui note =  3
Ante précédent  si ou note  = 2
Type de sol (Craie ou Limon) si oui note =  2
Labour au semis  si oui note =  1

A quel stade j'interviens

Si ma date d’intervention est faite avant le stade 1 nœud, j’utilise le prochloraze et si mon intervention est réalisée après le stade 1 nœud, j’utilise le cyprodonil jusqu’au stade 2 nœuds. Après le stade 2 nœuds, l’efficacité diminue à cause du feuillage qui fait obstacle à la pénétration du traitement.

Il est important de savoir que les indicateurs du modèle pourront être en dessous du seuil au stade 1  nœuds ou 2 nœuds et que la particularité climatique de l’année fera que la maladie se développera plus sur la fin de cycle. Le développement de fin de cycle (après 2 nœuds) est beaucoup moins préjudiciable pour la culture que les développements de début de cycle (avant épis 1 cm). En règle générale, plus la modélisation est forte en début de cycle, plus il est nécessaire d’intervenir tôt.

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