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Nestlé Saint-Menet Les salariés gagnent un plan social amélioré

Après 21 mois de lutte, les salariés de Nestlé Saint-Menet à Marseille ont fini par faire céder le géant de l'agroalimentaire: la fermeture pure et simple de l'usine est écartée et les salariés ont obtenu un plan social nettement amélioré qu'ils ont approuvé samedi.

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Sauf coup de théâtre, le Comité central d'entreprise (CCE) se réunissant mardi à Noisiel (Seine-et-Marne), doit entériner ce plan social qui constitue "une victoire sur tous les points", s'est félicité lundi la CGT. Les 427 employés du site ont obtenu l'abaissement de l'âge des départs en pré-retraite de 55 à 54 ans ce qui permettra à 105 d'entre eux d'en bénéficier, au lieu de 71 initialement. Les indemnités de licenciement ont été multipliées par deux ou trois, avec en sus une prime de 20.000 euros pour des salariés qui partiront chacun avec 30.000 à 70.000 euros. Quant à ceux qui opteront pour une mutation interne, une quarantaine selon le représentant CGT du personnel Patrick Candela, ils auront une aide qui ne pourra pas être inférieure à 15.000 euros.

"C'est historique, jamais Nestlé n'a bougé d'un seul centime d'euro sur ses primes de licenciement", s'est félicité le représentant CGT au CCE, Joël Budanic. Selon lui, Nestlé a fini par plier après avoir "comparé le coût de notre demande avec le coût d'une poursuite du conflit" qui dure depuis que le le numéro un mondial des produits alimentaires, invoquant la perte de volumes importants à l'exportation, avait annoncé en mai 2004 son intention de fermer l'usine de Saint-Menet en 2005. L'accord, outre les conditions du plan social, doit contenir "le règlement global de la procédure de fermeture de l'usine" avant sa reprise, en partie, par la société Net Cacao.

Car une autre victoire des salariés est la poursuite de l'activité sur ce site marseillais qui produit du chocolat et du café soluble depuis 1954. "C'est grâce à la détermination des salariés qu'on a trouvé un repreneur", a jugé M. Budanic, rappelant que le projet des salariés, tout d'abord moqué, avait "servi de base à un cahier des charges pour trouver un repreneur". La société Net Cacao, qui ne reprendra que l'activité chocolat, a été retenue fin octobre à l'issue d'un appel d'offres lancé à la demande des pouvoirs publics.

Créée pour la circonstance, elle allie le négociant international spécialisé dans le sucre et l'industrie sucrière Sucden (Sucre et denrées) et la société Chenal et associés, spécialiste de la chocolaterie. Auparavant, à l'issue d'un long bras de fer judiciaire -une dizaine de procédures engagées- les salariés avaient obtenu que la production, interrompue finalement le 24 juin 2005, reprenne début septembre. Net Cacao souhaite s'installer sur le site à partir du 1er février. Toutefois l'usine doit auparavant fermer: elle sera ainsi en cessation d'activité, ce qui permettra juridiquement de lancer les mesures du plan social.

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