Login

H5N1 Le plan français de lutte contre une éventuelle pandémie de grippe

Un plan gouvernemental "pandémie grippale", destiné à organiser les services de l'Etat si le virus aviaire H5N1 venait à toucher la population, a été mis sur pied en octobre 2004 et régulièrement actualisé.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le plan gouvernemental, qui sera testé en grandeur nature vendredi à Lyon, part de l'hypothèse d'une adaptation du virus aviaire à l'homme et organise les réponses des pouvoirs publics à différents stades d'évolution de l'épidémie. "L'épizootie à virus H5N1, responsable depuis fin 2003 de nombreux foyers en Asie du Sud-est et en Asie centrale, rend probable l'hypothèse d'une pandémie", indique en préambule ce plan, mis à jour avant l'apparition du virus en Afrique et en Europe. "En l'absence d'intervention sanitaire, le bilan pour la France pourrait s'établir à 9 à 21 millions de malades, et 91.000 à 210.000 décès en fin de pandémie. 500.000 à un million de personnes pouraient développer des complications nécessitant leur hospitalisation", selon les auteurs de ce plan qui s'appuient sur des modèles basés sur les pandémies historiques.

Outre l'impact sanitaire, une pandémie grippale aurait pour effet une saturation rapide du système de soins, une désorganisation de la vie sociale et économique, ainsi qu'une paralysie partielle des services de l'Etat. D'où les principaux objectifs du plan gouvernemental: "préparer le pays à l'apparition d'une épizootie (...) ainsi qu'à une pandémie grippale de grande ampleur; en période d'alerte pandémique, détecter l'apparition d'un nouveau virus grippal et contenir sa diffusion (...); en période pandémique, (...) assurer les fonctions essentielles de continuité de l'action gouvernementale, de sécurité de la population, d'ordre public et de maintien de l'activité économique".

En cas de suspicion d'un foyer de grippe aviaire dans un élevage de volailles - ce qui n'est pas encore arrivé en France où le virus n'a été détecté que sur un canard sauvage -, un plan d'urgence est établi dans chaque département prévoyant notamment la séquestration de l'élevage, un contrôle des mouvements et le déclenchement d'une enquête épidémiologique. Si l'infection est confirmée, le plan prévoit l'abattage immédiat des volailles sur place, l'incinération des cadavres et la mise en place d'une zone de protection (rayon minimal de 3 km) et d'une zone de surveillance (10 km).

L'Etat prend en charge les visites vétérinaires de contrôle, les analyses de laboratoire et les pertes subies par l'éleveur déclaré infecté. Le plan prévoit d'autre part la constitution de stocks de vaccins et de masques de protection. "Il y a un vaccin qui a été réalisé à partir du virus actuel, le H5N1, la France a déjà commandé ce type de vaccin, nous l'avons", a déclaré dimanche le ministre de la Santé Xavier Bertrand. "Mais nous savons aussi que si le virus mutait, le vaccin devrait évoluer et, là également, la France a commandé plus de 40 millions de ces vaccins", a-t-il précisé, soulignant que ces vaccins s'ajoutent "aux médicaments que nous avons d'ores et déjà sur le territoire français".

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement