Environnement Le satellite, outil pour une agriculture respectueuse de l'environnement
Epandage de pesticides ou d'engrais ciblé et dosé au mieux grâce à une gestion par satellite, économie de gazole et de temps avec un GPS embarqué sur les engins agricoles... L'espace pénètre tous les domaines d'une agriculture moderne de plus en plus respectueuse de l'environnement.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Quelque 250.000 hectares de blé, colza ou orge, représentant 25.000 parcelles sur le territoire français, sont suivis par 5 satellites - Spot 2, 4, 5, IRS (Inde) et Formosat (Taïwan) - pour en optimiser la culture, ont indiqué lundi des spécialistes au Salon de l'Agriculture de Paris. "Dès le début du printemps, on a tous les éléments pour piloter sa culture", a noté lors d'une conférence de presse un agriculteur de l'Oise, Joël Cottart, abonné au service Farmstar, outil d'agriculture de précision mis au point par le constructeur de satellites EADS Astrium.
Entre la semence et la récolte, l'abonné reçoit 5 cartes de ses parcelles prises par satellite aux périodes cruciales pour le traitement éventuel par insecticide, le début de l'irrigation, l'ajout d'engrais... Les couleurs de ces cartes - orange, rouge, jaune, vert - montrent avec précision où une parcelle manque d'eau, si une partie subit l'attaque d'un ravageur, etc. L'agriculteur peut ainsi diriger ses soins uniquement sur les zones qui en ont vraiment besoin, utilisant moins d'engrais ou de pesticides préjudiciables à l'environnement. Selon Farmstar, il est ainsi possible de réaliser une économie de 10 kilos d'azote par hectare pour le blé et le colza, ce qui a permis d'économiser un total de 2.500 tonnes d'engrais azotés en 2005.
En 2004, a précisé Jean-Paul Bordes, responsable d'Arvalis - Institut du végétal, une enquête a montré que 53% des producteurs de blé ne disposant pas de Farmstar avaient utilisé entre 175 et 200 kilos d'engrais à l'hectare, contre seulement 18% des agriculteurs ayant accès aux informations satellitaires. Economie et protection de l'environnement : "Si l'on ajuste bien l'engrais aux besoins, on préserve la nappe phréatique", a souligné Joël Cottart. Des économies d'eau pourront également être réalisées grâce à Farmstar, qui s'ouvrira à la prochaine saison aux producteurs de maïs. Cette culture est extrêmement gourmande en eau et la surveillance par satellite permettra de déterminer les zones des plantations ne nécessitant pas d'arrosage, évitant de pomper inutilement dans les rivières ou les nappes.
Mais le satellite ne se limite plus à la gestion des cultures : il est désormais possible de voir rouler dans les champs des tracteurs ou des moissonneuses-batteuses sans conducteur, liés à un système GPS permettant un guidage automatisé avec une précision de 2 cm. Les engins disposent d'un ordinateur de bord qui remplace l'agriculteur ou l'aide à tracer son sillon droit, à ne pas repasser deux fois au même endroit pour semer, à épandre un herbicide uniquement à l'endroit nécessaire, à positionner la barre de coupe au bon endroit pour le fauchage... Cette technologie va dans le sens du "développement durable" en évitant des semis abusifs, en limitant les dépenses en gazole, en améliorant le confort de l'agriculteur qui n'a pas à se concentrer sur la conduite, etc., remarque Jean-Yves Labrosse, président du réseau GPS Sat-info. De plus, soulignent les promoteurs du GPS pour l'agriculture, le satellite permet désormais aux engins de "voir" par tout temps, de travailler le jour, la nuit, par temps de brouillard...
Pour accéder à l'ensembles nos offres :