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CPE La crise a fait oublier la grippe aviaire (sénateurs)

Les sénateurs ont trouvé mercredi une vertu à la crise du CPE, celle d'avoir fait oublier la grippe aviaire, permettant à la France de connaître une baisse de consommation de la viande de volaille plus modérée que dans les autres pays européens.

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"La crise du CPE a au moins eu le mérite de nous guérir de la grippe aviaire", a plaisanté Philippe Nogrix (UDF, Ile-et-Vilaine) lors d'un débat au Sénat sur les conséquences économiques de l'épizootie, initié par une question orale du sénateur UMP de Dordogne Dominique Mortemousque. "Le CPE a relégué la grippe aviaire au second plan, mais si les feux de l'actualité se sont éteints, les problèmes demeurent", a observé pour sa part Yolande Boyer (PS, Finistère).

Du coup, ce sont les médias qui en ont pris pour leur grade. "Nos journalistes devraient tourner sept fois leur caméra dans leur main avant de filmer ce qu'ils présentent comme du sensationnel", s'est insurgé Bernard Barraux (UMP, Allier). Le radical Aymeri de Montesquiou (RDSE, Gers) n'a pas été plus tendre. "Il ne convient pas que le droit à l'information dégénère en une surmédiatisation qui frise l'hystérie", a-t-il protesté. Gérard Le Cam (PCF, Côte-d'Armor) a fait la même analyse, s'agissant des "millions d'emplois menacés" par les mesures prises contre l'épizootie: "Il est à craindre que la principale cause de la crise actuelle ne soit la précipitation des journalistes!"

Evoquant les images télévisées d'une "chasse aux volailles par des personnes habillées comme des cosmonautes", Yves Détraigne (UDF, Marne) a fustigé une "déferlante plus virulente que la maladie". "Le zèle médiatique a provoqué une peur irraisonnée chez les consommateurs", a-t-il déploré. "Le suivi de l'épizootie est assuré en temps réel et les Français sont informés en temps réel", s'est défendu le ministre de l'Agriculture, Dominique Bussereau, qui a mis en avant les "campagnes de promotion de la viande de volaille" mises en oeuvre par le gouvernement. "Nous restons réactifs pour répondre ponctuellement aux événements nouveaux et préparer l'avenir de l'aviculture", a-t-il promis.

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