José Bové Interpellé après une manifestation anti-OGM contre Monsanto
L'ex-leader syndical paysan José Bové a été interpellé jeudi à Trèbes (Aude) et transféré à Montpellier, après une manifestation d'une centaine de militants de la Confédération paysanne, de Faucheurs volontaires et de Greenpeace sur un site du semencier Monsanto.
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L'ancien porte-parole de la Confédération paysanne devait être entendu par la section de recherches régionale de la gendarmerie dans le cadre de l'enquête sur l'action qu'il venait de commettre à Trèbes sur le site de production de semences, a indiqué à l'AFP son avocate, Marie-Christine Etelin. José Bové a été arrêté, avec un autre membre du syndicat paysan, Francis Roux, par quatre gendarmes, arme au poing, qui leur ont intimé l'ordre de les suivre, a indiqué à l'AFP Ghislaine Dambrun, la compagne de José Bové.
Cette intervention a eu lieu alors que la plupart des militants avaient quitté les lieux dans le calme, et que M. Bové et ses proches se trouvaient dans le centre de Trèbes à la recherche d'un café, a indiqué à l'AFP sa compagne. En début d'après-midi, une centaine de personnes avait pris d'assaut le site proche de Carcassonne, soit en forçant les grilles soit en escaladant les grillages entourant les hangars. M. Bové ainsi qu'une cinquantaine de militants écologistes avaient alors procédé à un sit-in dans la cour principale avant d'être délogés par les gendarmes, pendant que cinq militants avaient grimpé sur le toit du hangar pour y déployer une banderole "Du champ à l'assiette, pas d'OGM !".
Le leader paysan, qui a déclaré avoir trouvé sur place des bordereaux justifiant la présence sur le site de maïs transgénique, est reparti à l'assaut du site. En défaisant une clôture, il a laissé entrer tous les militants bloqués à l'extérieur et tous les médias présents sur place. Les membres de Greenpeace et de Faucheurs volontaires, dont certains portaient des pancartes "OGM j'en veux pas!" ont alors tenté d'entrer dans tous les hangars pour vérifier tous les conteneurs de semences. Après un face-à-face avec les gendarmes empêchant l'accès aux hangars, le leader syndical a interrogé Philippe Guy, le directeur du site, qui lui a confirmé que "des semences avaient été présentes" à Trèbes, mais qu'il n'y en avait plus.
Le directeur du site de Trèbes a joué l'apaisement, autorisant même une visite d'un hangar à une délégation de trois militants, avant que les intrus ne quittent les lieux dans le calme. Le syndicaliste paysan avait fait remarquer que l'action des anti-OGM n'était pas le fait de "commandos nocturnes en cagoules", tout en soulignant que de son côté "l'Etat se met dans une situation d'illégalité car il cautionne la position de ces firmes qui ne jouent pas la transparence".
De son côté, la filiale française de Monsanto a protesté contre l'envahissement du site, qui a déjà été l'objet d'une manifestation en décembre dernier. "Le respect de la liberté d'expression est fondamental, mais, dans un état de droit, saccager une propriété privée et tenter d'intimider nos employés est inacceptable", a déclaré Yann Fichet, directeur des relations extérieures de Monsanto en France, dans un communiqué.
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