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Les maladies fongiques du blé Les fusarioses : Fusarium nivale, Fusarium culmorum, Fusarium graminearum

Incidence économique, contamination, propagation et conservation, diagnostic, confusions possibles, moyens de lutte : tout ce qu'il faut savoir pour lutter efficacement contre les fusarioses.

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Aspect typique de la pourriture des neiges
(F. nivale) après la fonte des neiges.
Les plantes sont mortes (© Basf Agro)
Incidence économique

Les fusarioses représentent mondialement les agents pathogènes les plus dangereux pour les céréales. Ils font baisser le rendement par diminution de la faculté germinative des semences, du nombre de grains par épi et du poids de mille grains. La présence des diverses espèces de Fusarium sur les grains peut réduire leur qualité boulangère et de brasserie et les infecter en plus de toxines dangereuses (mycotoxines). Les céréales les plus touchées sont l'avoine et le blé; l'orge oppose la meilleure résistance.

 

 

 

 

Contamination, propagation et conservation


Fusarioses sur tiges et gaines foliaires :
la tache brune au niveau du pied est diffuse ;
elle se termine en stries verticales (© Basf Agro)

Tache typique sur une feuille due à F. nivale.
Le tissu végétal est régulièrement jaune pâle.
(© Basf Agro)
Les différentes espèces de Fusarium ne sont pas spécialisées, elles peuvent infester aussi bien les principales céréales que le maïs ou encore nombre de Poacées. Les résidus de récolte (maïs, céréales) laissés au sol sont la principale source d'infection. Les semences infectées en constituent une autre. Les dégâts au niveau des germes sont toujours dus à des semences infectées.

L'infection des feuilles et des épis par les fusarioses se fait par deux voies différentes : d'une part par le vent qui véhicule les ascospores dont la formation a eu lieu sur les résidus de récolte. D'autre part par les éclaboussures de pluie qui propagent les conidiospores. Les conidiospores se forment également sur les résidus de récolte ou encore sur les feuilles inférieures de la plante. Les infections des épis tant redoutées ont lieu surtout pendant la floraison quand l'hygrométrie est importante et que la température se situe au-dessus de 20° C. Les semences infectées trouvent ici leur origine.
L'infection primaire se produit sur les étages foliaires inférieurs sénescents, à l'occasion d'un temps frais et humide qui perdure quelques semaines. En général, on ne détecte pas de symptômes spécifiques ; les spores qui se développent à ce stade sont dispersées par les éclaboussures de pluie.

 

Diagnostic

Le symptôme le plus important est l'atteinte des épis. Une attaque précoce des épillets par F. culmorum ou F. graminearum provoque la mort des ébauches des grains ou de la totalité de l'épillet. Si le champignon atteint le rachis central, il interrompt l'approvisionnement en matières nutritives des grains en formation de tous les étages supérieurs. Il s'ensuit partiellement des épis blancs ou des épis stériles.

Dans un premier temps, les endroits atteints se décolorent ; si le temps est humide, les fusarioses se manifestent au niveau des glumes par une formation de sporanges roses. Si les précipitations continuent, les champignons responsables des maladies de fin de cycle viendront se surajouter sur les épillets déjà affaiblis. Des agents pathogènes qui attaquent le pied peuvent également causer des épis blancs. Mais contrairement aux fusarioses, c'est dans ce cas la plante entière qui meurt prématurément. Les atteintes des feuilles sont souvent dues à F. nivale. L'infection par F. nivale se caractérise par des taches indépendantes sur les feuilles, d'un vert grisâtre diffus d'abord, devenant brunes avec le temps. Si la maladie se manifeste à l'aisselle des feuilles (semblable à Septoria nodorum), elle peut provoquer la cassure de la partie du limbe qui est encore verte. L'approvisionnement en nutriments et en eau sera déficient, et la feuille mourra dans sa totalité.


Infection de l’épi par Fusarium sp.
La couleur saumonée des spores qui forment
un dépôt sur les arêtes des glumes est typique
(© Basf Agro)

Confusions possibles

La pourriture des neiges peut être confondue avec les dégâts causés par Typhula incarnata. Un examen plus approfondi montrera cependant les sclérotes de Typhula sur les parties mortes des plantes. L'atteinte de la base des chaumes par Fusarium sp. peut ressembler à des atteintes par Pseudocercosporella herpotrichoides ou Rhizoctonia cerealis. Sur les feuilles, les nécroses provoquées par les fusarioses ressemblent beaucoup à celles dues à S. nodorum. La différenciation ne pourra se faire qu'à travers l'examen à la loupe des structures cryptogamiques (pycnides de S. nodorum x 30). Un grandissement x 100 au microscope permettra de déterminer facilement les spores de Fusarium sp., grâce à leurs formes en faucille.  

 

 

Moyens de lutte

Mesures agricoles préventives :

Mesures de lutte antifongique :


Les stades de développement du blé (© Basf Agro)


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