Ain Au parc ornithologique de Villars-les-Dombes, la vie a repris son cours
Le plumage est encore un peu terne mais c'est toutes ailes au vent que les flamants accueillent désormais le visiteur du parc ornithologique de Villars-les-Dombes (Ain), et qui vient de rouvrir ses portes après des mois de confinement pour cause de grippe aviaire.
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Si cette réouverture coïncide avec une nette diminution des cas de H5N1 dans la Dombes, elle a surtout été rendue possible par la campagne de vaccinations opérée en mars, après l'apparition du virus, sur les 2.000 oiseaux du parc.
"Pour nous, c'est un grand ouf de soulagement. On a vécu des instants difficiles, il y a même un moment où je me suis dit : "mais qu'est-ce qui se passe si on n'ouvre pas de l'année?", rapporte le directeur Emmanuel Visentin, qui évoque la perte de 60.000 clients sur un total de 250.000 annuels. Pour évoquer les incidences économiques de la grippe aviaire, Léon Bertrand, ministre délégué au Tourisme, effectuera d'ailleurs une visite officielle dans le parc mercredi.
A peine le portail d'entrée franchi, une douzaine de flamants de Cuba, ailes au vent, accueillent le visiteur. "Ceux-là ont spécialement souffert du confinement. Deux jeunes sont morts", note M. Visentin. "Leur plumage est encore terne, reconnaît le vétérinaire, Eric Bureau, avant d'ajouter: "mais ils ont plutôt bien tenu et lorsque nous les avons libérés il y a quelques jours, c'était génial, ils se sont tous précipités dans l'eau!" Derrière lui, les employés s'affairent, l'un à dépoussiérer une grille, l'autre à finir de ranger les oiseaux en peluche du "marchand de souvenirs".
Contrainte de prolonger la fermeture hivernale de près de trois mois, la direction en a profité pour rénover le site. Il n'empêche : parmi les 35 agents permanents, 19 ont été contraints au chômage technique. "Cette période, je l'ai très mal vécue. Le vide a été terrible", explique Michel, un retraité qui vient d'ordinaire "3 à 4 fois par semaine". "Tous ces oiseaux, je les connais. Les grues aussi me reconnaissaient mais depuis tout ce temps je ne sais plus", soupire cet ancien biologiste. A quelques pas de là, flamants roses, ibis rouges et blancs et aras hyacinthes ont repris possession de la volière du Pantanal --du nom d'une région du Brésil--. Des touristes sarthois s'extasient : "c'est superbe!". Au bord du principal point d'eau du site de 35 ha, asséché durant tout l'hiver pour ne pas attirer les oiseaux sauvages, Colette et Marcelle, adhérentes de l'association des "Amis du parc" (150 membres), ne boudent pas non plus leur plaisir. "On retrouve ces lieux encore plus beaux qu'avant. On a été un peu inquiète à un moment mais notre vétérinaire a été formidable", clament-elles.
Le directeur, lui aussi, souligne l'absence du moindre cas de H5N1 à l'intérieur du parc. "Pourtant, Joyeux (où a été découvert le premier oiseau touché le 17 février, ndlr), est à deux kilomètres", relève-t-il, depuis la "crique aux manchots". Aujourd'hui encore, Villars-les-Dombes fait partie des dernières communes qu'englobe la zone de surveillance de l'Ain. Un des manchots rejoint la terre ferme pour exposer son ventre aux rayons du soleil. "Depuis 15 jours et leur retour au grand air, nous avons eu la bonne surprise de trouver cinq oeufs", signale M. Visentin. "Ces oeufs, c'est la preuve que la vie s'est normalisée".
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