Travail dissimulé d'étrangers Huit agriculteurs interpellés en Haute-Corse

Les huit exploitants agricoles ont été interpellés mercredi lors d'une vaste opération de la gendarmerie, sur commission rogatoire d'un juge d'instruction de Bastia. Un couple d'agriculteurs de la région d'Aleria (Haute-Corse) a été mis en examen pour "travail dissimulé", avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire et moyennant le paiement d'un "cautionnement" de 10.000 euros pour l'homme et 5.000 pour sa compagne, a précisé le magistrat. Les six autres, "dont les responsabilités étaient moindres", ont été remis en liberté et feront, pour certains, l'objet d'une convocation ultérieure par le juge d'instruction, "en vue d'éventuelles mises en examen". Les huit agriculteurs sont soupçonnés de s'être mis "mutuellement à disposition des travailleurs qu'ils ne déclaraient pas". Ces employés étaient, pour la plupart, en situation de séjour régulier en France, originaires, pour l'essentiel, du Maroc. Sur la période couverte par l'enquête, 2004-2005, le couple d'Aleria est soupçonné d'avoir employé illégalement "plusieurs dizaines" de ces travailleurs, selon le procureur.

Dans un communiqué publié par le quotidien Corse-Matin jeudi, la FDSEA de Haute-Corse s'est "indignée" des "méthodes répressives" à l'encontre d'agriculteurs "reconnus pour leurs qualités morales et professionnelles". Invoquant un secteur où "les offres d'emploi sont insatisfaites" alors qu'augmente "la pression des travailleurs clandestins", la FDSEA de Haute-Corse s'interroge, "d'un point de vue moral", sur "le choix de donner un salaire à un travailleur clandestin pour lui assurer sa dignité et son pain quotidien ou de voir errer des hordes d'hommes, de femmes et d'enfants réduits à mendier et à voler, cause de tensions entre les différentes communautés".