Ours Pyrénées-Atlantiques : colère des éleveurs face à une série d'attaques
Une série d'attaques d'ours sur des troupeaux de moutons dans l'est des Pyrénées-Atlantiques a provoqué la vive colère d'éleveurs de montagne qui attribuent ces méfaits à l'ourse slovène Franska, fraîchement introduite dans le massif pyrénéen.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
L'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a confirmé mardi, après expertise d'une brebis morte et d'une autre blessée sur la commune d'Asson (Pyrénées-Atlantiques), que ces derniers assauts étaient bien "imputables à l'ours".
Ce type d'attaques se produit régulièrement dans les régions à ours durant l'été, lorsque les moutons se tiennent sur les estives, les prairies d'altitude. Les deux derniers assauts qui remontent à la nuit de vendredi à samedi, suivent de quelques heures la mort suspecte de trois autres moutons sur une commune voisine. Dans ces derniers cas, aucune expertise n'a pu être menée et il restera impossible d'affirmer avec certitude qu'il s'agit d'une attaque d'ours, explique Xavier Horgassan, chef du service départemental de l'ONCFS. Mais, pour les bergers de la région, il ne fait aucun doute que l'ourse slovène Franska, relâchée le 28 avril dans la région voisine de Bagnères-de-Bigorre (Haute-Pyrénées), soit responsable de ces tueries. Franska a effectivement été repérée dans le secteur grâce à son collier émetteur. Les attaques ont provoqué l'ire d'éleveurs de montagne anti-ours qui accusent la bête de non seulement tuer, mais aussi de disperser et de stresser leurs troupeaux.
Une réunion a été organisée lundi soir à Pau par le préfet des Pyrénées-Atlantiques Marc Cabane pour tenter d'apaiser les esprits alors que la semaine passée des carcasses des moutons morts avaient été amenées devant la sous-préfecture d'Oloron-Sainte-Marie. Cette rencontre a été "une perte de temps" affirme Jean-Marc Prim, responsable de la FDSEA et spécialiste de l'agriculture de montagne. M. Prim fustige l'absence de solution de la part de l'Etat au problème posé par l'ourse dans une zone où les moutons sont laissés dans la montagne sans gardiennage.
Cet éleveur de Lestelle-Bétharram indique avoir demandé "en vain" au préfet que Franska soit recapturée comme il est prévu, en cas de problème, dans le protocole mis au point par l'Etat pour cette vague de réintroduction. Pour le spécialiste de l'ours Gérard Caussimont, le problème posé par Franska n'est que transitoire. "Cette ourse cherche son territoire et ne s'est pas encore stabilisée", explique-t-il. Franska a été lâchée dans la région de Bigorre où il n'y a plus d'ours et il serait normal qu'elle se sédentarise plus à l'ouest entre les vallées d'Aspe et d'Ossau où vivent traditionnellement des ours, explique le spécialiste. D'ailleurs, le périple de Franska ressemble à celui effectué en 2000 et 2001 par Néré, un ours mâle qui avait migré vers l'ouest, entraînant sur son passage des dégâts dans la même région d'Osson, avant de s'établir entre Aspe et Ossau.
C'est en vallée d'Aspe que Cannelle, la dernière ourse de souche purement pyrénéenne, avait été abattue par un chasseur à l'automne 2004, ce qui avait enclenché le processus actuel de réintroduction. L'introduction d'une à deux ourses prévue initialement dans cette zone pour renforcer une population réduite à quatre mâles, avait été abandonnée face à l'opposition locale des élus et éleveurs. Les quatre ourses slovènes (trois femelles et un mâle) réintroduits, ont été relâchés plus à l'est dans le massif.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :