OMC La Grande-Bretagne "profondément déçue" de l'échec à l'OMC

"J'ai été très déçue d'apprendre que la réunion ministérielle de l'OMC s'était achevée sans accord", a déclaré Mme Beckett dans un discours prononcé devant la Fondation Getulio Vargas à Sao Paulo, première étape d'une visite de de deux jours au Brésil qui devait ensuite la conduire à Brasilia. Mme Beckett a indiqué qu'elle comptait aborder lors d'une rencontre avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva la suggestion du Brésil d'organiser une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement du G8 (pays industrialisés) et de quelques pays du G20 (pays émergents) afin de donner une impulsion politique aux négociations de l'OMC. "Nous discuterons de la manière de donner suite à son idée de rencontre de dirigeants à la lumière des discussions ministérielles à Genève ce week-end", a déclaré Mme Beckett, souligant le "rôle fondamental" joué par le Brésil jusqu'à présent dans le Cycle de Doha.

 "Nous arrivons à un moment critique, une fenêtre (de tir) pour un accord qui se mesure non en années ni même en mois, mais en semaines et en jours, et peu nombreux", selon la secrétaire au Foreign Office. "Si nous laissons passer l'occasion" avant l'expiration de l'autorisation de négociation donnée par le Congrès américain à l'administration Bush, "nous pouvons probablement oublier toute idée de progrès avant 2008 au plus tôt, dans la meilleure des hypothèses", a souligné Mme Beckett. "La clé d'un accord est claire", a-t-elle poursuivi."L'UE doit permettre à des pays plus compétitifs d'avoir un accès élargi à son marché agricole".

"Il ne serait absolument pas crédible que l'Union européenne n'avance pas davantage sur les questions agricoles au moment opportun", a estimé Mme Becket. Elle a indiqué qu'elle accueillait "très favorablement les indications (du commissaire européen au commerce) Peter Mandelson selon lesquelles l'UE serait disposée à se rapprocher de la position du G20". Selon la ministre, les Etats-Unis "doivent aussi bouger" sur la diminution des aides intérieures à l'agriculture. Mme Becket a par ailleurs "exhorté" les pays comme l'Inde et le Brésil à faire un geste en matière d'accès au marché industriel. Le Brésil a "tout à gagner" d'une libéralisation agricole, a-t-elle relevé, en évaluant à 4 milliards de dollars par an les bénéfices économiques potentiels.